De plus en plus d'animaux sauvages s'installent à Amsterdam

Des phoques qui pointent leur museau hors de l'eau des pittoresques canaux d'Amsterdam ? Selon les experts, la capitale néerlandaise regorge aujourd'hui d'une biodiversité bien plus vaste que celle offerte par la plate et monotone campagne des Pays-Bas.
par
ThomasW
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Pas moins de 10.000 espèces d'animaux grouillent dans les coins et recoins d'Amsterdam, cohabitant avec 800.000 habitants et des millions de touristes. On y trouve des mammifères, comme le campagnol nordique, l'écureuil roux et le renard, des rapaces tel le busard des roseaux, mais aussi de nouvelles espèces de chauve-souris et de papillons. Et, depuis 2012, des phoques, qui atteignent parfois les canaux depuis la mer du Nord.

300 espèces protégées à Amsterdam

À elle seule, la capitale rassemble un quart des espèces animales recensées sur le territoire des Pays-Bas, dont 300 protégées. « La biodiversité à Amsterdam a grimpé ces dernières décennies, contrairement à la tendance nationale et internationale », souligne la municipalité sur son site internet. À tel point qu'elle est aujourd'hui plus importante qu'à la campagne, selon Geert Timmermans, chef de projet « Architecture du paysage et Écologie » pour la municipalité.

"La nature s'adapte"

En milieu urbain, « la nature s'adapte, elle se sert des circonstances nouvelles pour s'installer", constate Jelle Reumer, ancien directeur du musée d'histoire naturelle de Rotterdam. Pour les pigeons et les plantes, les bâtiments ont remplacé les falaises, tandis que des figuiers et une espèce de sauterelle se plaisent dans la chaleur urbaine, jusqu'à 10 °C plus élevée qu'à la campagne.

D'après la branche néerlandaise du WWF, les dégâts causés par l'homme semblent plus limités en agglomération : les populations animales ont diminué de 30 % dans les villes depuis 1990, contre une baisse de 40 % à la campagne et de 50 % dans les haies et dunes. L'être humain transforme la campagne en « désert agricole, fait de maïs, de vaches et d'une seule espèce d'herbe », il épuise certains milieux naturels par la pollution, le réchauffement climatique et la surexploitation des ressources, relève Jelle Reumer. À l'avenir, selon lui, de nombreuses espèces devraient en revanche naître dans les villes, encore « très jeunes par rapport au temps géologique ».