VIDEO. Trump / Clinton: Ce qu'il faut retenir du dernier débat entre les candidats

Hillary Clinton et Donald Trump débattaient mercredi dans une atmosphère glaciale et sérieuse pour la troisième et dernière fois de la campagne présidentielle américaine, la pression pesant sur les épaules du républicain pour qu'il endigue sa baisse dans les sondages.
par
Laura
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Le débat, à l'Université du Nevada à Las Vegas, s'est ouvert sur la même note que lors du second duel, le 9 octobre: sans poignée de mains entre les deux candidats, une rupture historique de protocole dans ces rendez-vous traditionnels de la course à la Maison Blanche.

Questions de fond

Le début de la soirée est resté sur les sujets de fond: Cour suprême, armes à feu, avortement et immigration. Hillary Clinton a défendu sa position favorable au droit à l'avortement, qui reste sous attaque par le monde conservateur.

Le candidat républicain s'est engagé à nouveau à nommer des juges conservateurs à la plus haute cour des Etats-Unis, ce qui aurait selon lui comme conséquence automatique l'abolition du droit national à l'avortement. "Cela reviendra aux Etats et les Etats décideront" individuellement, a déclaré Donald Trump.

Le milliardaire, plus discipliné et concentré qu'à l'habitude, n'a pas oublié d'évoquer sa promesse de construire un mur à la frontière avec le Mexique, martelant son message de fermeture des frontières contre l'immigration clandestine, et dénonçant la politique le laxisme supposé des démocrates et de son adversaire.

Accusations

Hillary Clinton a quant à elle accusé son rival d'être l'homme le plus dangereux à jamais s'être présenté à la présidence américaine. "Bernie Sanders a dit que vous êtes la personne la plus dangereuse à jamais avoir été candidate à la présidence dans l'histoire moderne de l'Amérique. Et je suis d'accord avec lui", a lancé Mme Clinton.

Hillary Clinton a également accusé Donald Trump d'être la "marionnette" du président russe Vladimir Poutine. Le président russe "préfère avoir une marionnette en tant que président des Etats-Unis", a lancé Mme Clinton en réponse à Donald Trump qui assurait que Vladimir Poutine "n'a aucun respect" pour l'ancienne Première dame, à l'issue d'un échange tendu sur les révélations de Wikileaks, que le camp démocrate considère comme une interférence russe pour favoriser le milliardaire. Donald Trump a balayé ses accusations du revers de la main. "Poutine n'est pas mon ami, je ne le connais pas", s'est-il défendu tout en estimant qu'il serait préférable de voir une amélioration des relations entre Washington et Moscou. Interrogé sur les suspicions de piratage informatiques russes au sein de la campagne américaine, Donald Trump a affirmé "condamner" ces agissements, quel que soit le pays responsable.

Refus d'engagement

Ce dernier a refusé de s'engager à accepter le résultat de l'élection présidentielle du 8 novembre. "Je verrai à ce moment-là", a-t-il déclaré après avoir été interrogé par le modérateur Chris Wallace lors du dernier débat face à Hillary Clinton.

Le magnat de l'immobilier entend "garder le suspense" quant à sa décision jusqu'à l'issue de l'élection. M. Trump a remis en question le processus électoral américain à plusieurs reprises ces derniers jours face à des sondages inquiétants pour lui. "C'est terrifiant", a estimé Mme Clinton, rappelant que la transition pacifique du pouvoir est l'une des caractéristiques de l'histoire politique américaine.

Trump affaibli

Ce débat de 90 minutes environ représente l'une de ses dernières cartes pour Donald Trump, affaibli et sur la défensive après avoir été accusé par plus d'une demi-douzaine de femmes d'attouchements et baisers forcés. Des mensonges, selon lui. Mais ces témoignages sont venus s'ajouter à la diffusion d'un enregistrement désastreux, dans lequel il se vantait en 2005 de pouvoir, en tant que star, faire tout ce qu'il voulait à une femme.

Les dernières semaines ont vu un accroissement de l'avance d'Hillary Clinton chez les électrices, qui sont 52% à la soutenir, contre 37% pour Donald Trump, selon un nouveau sondage Quinnipiac. La courte avance de Donald Trump chez les hommes ne suffit pas, et il accuse un déficit général de sept points dans cette étude comme dans d'autres. Le libertarien Gary Johnson recueille 7% des intentions de vote.

Invités surprises

Dans ce climat nauséabond, le site d'informations Breitbart, dont le patron Steve Bannon est devenu en août le directeur général de la campagne Trump, a de son côté publié mercredi le témoignage vidéo d'une ancienne journaliste de l'Arkansas, Leslie Millwee, affirmant avoir été victime d'attouchements par Bill Clinton en 1980, quand il était gouverneur de cet Etat du sud.

Cette accusatrice faisait partie des invités de Donald Trump dans la salle du débat, de même qu'un demi-frère de Barack Obama, Malik, et Sarah Palin, candidate à la vice-présidence en 2008 et héroïne du Tea Party.

Le milliardaire a aussi convié la mère d'un informaticien tué dans l'attaque contre la mission diplomatique américaine de Benghazi en Libye en 2012, Patricia Smith, qui accuse Hillary Clinton, alors secrétaire d'Etat, de lui avoir menti sur les circonstances de l'attaque.

Et le républicain pourrait puiser abondamment dans les messages piratés du compte Gmail du président de l'équipe de campagne d'Hillary Clinton, John Podesta, divulgués par WikiLeaks, pour accuser la démocrate de corruption et de conflits d'intérêts.

Hillary Clinton en tête

Contrairement à son adversaire, l'ancienne chef de la diplomatie s'est minutieusement préparée au débat, n'ayant rien fait d'autre depuis samedi. Ses stratèges estiment en effet que les deux premiers ont eu un impact déterminant pour décrédibiliser Donald Trump.

La démocrate arrive dopée par les sondages, tant au niveau national que dans la plupart des Etats-clés où se jouera l'élection.

Un nouveau sondage en Arizona, un Etat conservateur, plaçait même la démocrate en tête, et un autre dans le Texas la montrait sur les talons de Donald Trump. Dans l'Utah, un candidat conservateur anti-Trump, Evan McMullin, surpasse Donald Trump, selon une étude-choc Emerson College.