Les gorilles de Grauer pourraient totalement disparaître d'ici cinq ans

Le gorille de Grauer, dont l'habitat se concentre dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), est au bord de l'extinction et pourrait avoir totalement disparu dans les cinq ans, conclut une recherche américaine.
par
ThomasW
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Il s'agit de la première étude sur le plus grand primate au monde et l'un des plus proches cousins de l'homme effectuée depuis le début de la guerre civile dans cette région, en 1996.

Avec le conflit, des mineurs armés chassent, pour se procurer de la viande de brousse, notamment des gorilles, dont l'évaluation de la population a été compliquée par la présence des milices, explique Andrew Plumptre, de la Wildlife Conservation Society, principal auteur de cette étude parue mercredi dans la revue scientifique américaine 'Plos One'.

De 16.900 à 3.800 individus

Avant la guerre, la population de ces primates, aussi appelés gorilles des plaines orientales, était estimée à 16.900 individus. Elle a diminué depuis de 77% pour n'en compter désormais que 3.800, et ce en une seule génération. A la fin des années 1990, ces primates étaient déjà classés dans la catégorie des espèces menacées. Ils sont désormais considérés en "danger extrême" d'extinction, figurant sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). "Alors qu'on savait que le gorille de Grauer était menacé, personne n'avait jusqu'alors réalisé combien leur population avait décliné", pointe M. Plumptre.

Appel pour une intensification des efforts de protection

Cette nouvelle étude suggère aussi que l'habitat de ces primates s'étend sur environ 19.700 km2 (deux tiers de la superficie de la Belgique). Les chercheurs ont identifié trois zones-clé pour leur survie et lancé un appel pour une intensification des efforts de protection.

Ils préconisent notamment l'arrêt des activités minières dans les parties les plus vulnérables de leur habitat ainsi que des incitations pour persuader les militaires de protéger la vie sauvage dans cette région où la biodiversité est très riche.

Pour cette étude, ces chercheurs se sont appuyés sur les populations autochtones et les données recueillies par les gardes, ainsi que sur les observations des nichées sur dix sites et des estimations de la densité d'occupation de leur habitat.