La révolution automobile électrique ne sera pas une réalité avant 2025

La mobilité personnelle du futur sera électrique mais les traditionnelles stations d'essence ne disparaîtront pas de sitôt pour autant.
par
Gaetan
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"Il n'y aura pas schéma unique", explique Klaus Fröhlich, membre du comité directeur de BMW AG, Development. "L'approche multiple [en matière de choix de motorisation] sera de rigueur pendant encore des années".

D'ici la fin 2016, deux millions de voitures électriques seront en circulation dans le monde. De janvier à juin, un record de vente de 312.000 voitures électriques rechargeables a été atteint, ce qui représente une hausse de 49% par rapport à la même période en 2015. Peu surprenant alors de voir les experts projeter des ventes de voitures électriques atteignant la barre du million en décembre.

Examinés de façon isolée, ces chiffres semblent signifier l'avènement de l'ère de la mobilité verte. C'est ce qu'évoquent aussi les concepts 100% électriques emmenés par Mercedes et Volkswagen au Mondial de l'automobile parisien cette année. En réalité, sur un milliard de voitures sur les routes dans le monde, le pourcentage de voitures à batterie rechargeable est de 0,2%. (Ce chiffre inclut toutes les voitures à batterie rechargeable. Il représente donc les hybrides et les 100% électriques). De plus, 70 à 80 millions de voitures sont vendues chaque année. Et aujourd'hui, les voitures 100% électriques ne représentent que 0,6% de ce chiffre.

Un inversement de la tendance en vue ?

Mais selon Jürgen Schenk, à la tête de l'unité électrique de Mercedes-Benz, un changement se prépare. Lorsque les ventes de véhicules électriques (VE) atteindront 1% du total des ventes automobiles à la mi-2017, la voiture électrique deviendra un élément pérenne. C'est à ce moment précis que la technologie fera l'objet d'un marketing agressif et que les découvertes, dans le domaine de l'autonomie par exemple, s'enchaîneront rapidement.

Fröhlich fait remarquer que les VE conviennent déjà à ceux qui effectuent moins de 100km par jour et n'ont besoin que d'un véhicule de taille moyenne. Ceux qui désirent plus d'espace et une plus grande autonomie, en revanche, doivent se tourner vers l'hybride rechargeable, qui permet une conduite sans émissions en zone urbaine et une autonomie garantie par le carburant sur les grands trajets. C'est pourquoi toutes les entreprises vont continuer activement à investir dans la technologie des moteurs à combustion interne. À court ou moyen terme, les moteurs à carburant restent donc "vitaux" selon Fröhlich.

Selon Mercedes, il faudra une décennie pour que les voitures 100% électriques représentent 25% des ventes annuelles. Puis en 2025, la voiture équipée de pile à combustible pourrait être prête à être commercialisée en masse. Sur le papier, l'hydrogène est le parfait successeur au carburant classique. Mais en réalité, son adoption nécessite un investissement massif en infrastructures adaptées. "BMW entrera sur le marché de la pile à combustible au début de la prochaine décennie en commençant par de petites séries. Cependant, jusqu'à 2025 au moins, les coûts resteront trop élevés et les infrastructures nécessaires trop peu nombreuses pour permettre une importante pénétration du marché. Quand les fondamentaux seront en place, le groupe BMW disposera déjà de produit commercialisables prêts à attirer les clients", conclut Fröhlich.