Quand Magritte côtoie Paris Hilton dans un même spectacle

Le comédien, humoriste et animateur belge, Alex Vizorek, revient chez nous avec son spectacle « Alex Vizorek est une œuvre d’art ». Quatre dates à noter dans vos agendas car notre compatriote est souvent à Paris, même s’il n’oublie pas son pays d’origine !
par
Maite
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Cela fait quelques années que vous tournez avec ce spectacle. Ce que vous allez nous proposer ce mois-ci dans plusieurs villes belges, est-ce une version remaniée ?

« Il y a des choses qui changent bien sûr, comme ma propre évolution. Le spectacle au fil des années a gagné en efficacité. Même si mes débuts avaient quelque chose de touchant, il est devenu plus pro. Il est plus affiné. Puis, j'ai ajouté à la fin du spectacle une revue de presse que je ‘pimpe' au fur et à mesure. Sinon le spectacle en soi est assez figé. Si on le revoit dans 10-12 ans, il sera encore plausible. »

L'art n'est-il pas un sujet trop difficile?

« Si on s'y connaît en art, on va apprécier le spectacle d'une certaine manière. Si on n'y connaît rien, on va découvrir de nouvelles choses tout en riant. Tout est prétexte à rire. C'est avant tout un spectacle drôle. »

C'est une manière de rendre l'art accessible à tous ?

« Je pense que l'art est accessible à tous, et doit l'être. L'art suscite des réactions et toutes les réactions sont bonnes. Les gens s'autocensurent par rapport à l'art. Ils pensent que ce n'est pour eux. Mais si, c'est pour tous ! »

Avec un tel sujet, vous attirez quel genre de public ?

« Il y a un double phénomène. Lorsque ce sont des gens plus âgés qui viennent me voir, ils me disent qu'il faut absolument que leurs enfants voient le spectacle. Lorsque ce sont les jeunes trentenaires qui assistent au spectacle, ils me disent qu'ils reviendront avec leurs parents. Ce que j'aime, c'est que les gens projettent le plaisir d'une autre génération. »

Comment fait-on des liens entre Magritte et Paris Hilton ou entre Ravel et Pamela Anderson?

« C'est comme ça que cela se passe dans la vie de tous les jours. On a envie de reposer notre esprit en regardant ‘Alerte à Malibu'. Puis, on va au musée et on tombe sur un Magritte. La fois d'après, on achète le Ciné Télé Revue et on lit l'interview de Sophie Marceau. Le soir même, on assiste à un match de foot. La vie est faite comme ça. Toutes ces références ont le droit de cohabiter. On a tous été un peu gêné à un moment ou un autre d'aimer quelque chose de ringard. Pourtant, il ne le faut pas.»

L'art, c'est vaste. Comment avez-vous choisi d'aborder telle ou telle œuvre?

« C'est arbitraire. Lors des cours Florent, j'ai consommé énormément d'art. Je lisais des pièces de théâtre, je regardais des vieux films, j'allais beaucoup au musée. Ça nourrit la créativité. Dans ce spectacle, ce sont mes références. Il est en quelque sorte très personnel. »

Comment peut-on qualifier votre humour ? Peut-on dire que c'est un humour ‘intelligent' ?

« Je n'aime pas le terme intelligent car cela fait peur. Et puis, je pense qu'il n'existe pas d'humour intelligent. Je fais de l'humour sur des thématiques intelligentes, oui. J'aime bien dire que dans le spectacle, il y a aussi des blagues de cul. De temps en temps, on va apprendre des choses. Et de temps en temps, on va parler cul pour récupérer tout le monde (rires). »

Dans votre actualité, il n'y a pas que le spectacle. Il y a aussi vos chroniques radio, vos participations à l'émission «C l'hebdo», et un film.

« J'ai joué les scènes mais le film ne sortira qu'en octobre 2017. Amanda Sthers était venue me voir à un spectacle et m'a finalement proposé le rôle d'un coiffeur français. Maintenant, je suis très inquiet… Mais les monteurs ont l'air content. J'attends la critique d'Hugues Dayez (rires). »

Maïté Hamouchi@Maite_Hamouchi

À voir le 15/10 à Braine-L'Alleud, le 22/10 à Uccle, le 29/10 Liège et le 5/11 à Mons