L'hormone de l'amour, l'ocytocine, éveille aussi à la spiritualité

Des chercheurs américains ont cherché à décupler les effets bénéfiques prouvés de la méditation sur le bien-être et la santé en général. Ils ont découvert que l'ocytocine, l'hormone de l'attachement amoureux, pouvait accroître les émotions positives liés à la spiritualité, comme la gratitude.
par
Laura
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Derrière la magie d'un coup de foudre, ou la sécurité d'une relation ou encore l'attachement à un enfant se cache une hormone produite naturellement par le corps, l'ocytocine. Produite dans le cerveau au niveau de l'hypothalamus, elle s'active également pendant l'accouchement, l'allaitement chez les femmes et les relations sexuelles.

Un sens de la spiritualité développé

De récentes recherches ont mis en évidence le rôle possible de l'ocytocine pour booster l'empathie, la confiance, le lien social et l'altruisme. Confortés par ces résultats, des chercheurs américains de la Duke University ont fait concrètement l'expérience de donner de l'ocytocine à un groupe d'hommes et un placebo à un autre panel d'hommes. D'après les résultats, ceux qui ont reçu de l'ocytocine ont déclaré avoir un sens de la spiritualité plus développé dans leur vie, lui donnant une signification plus forte. Ils ont rapporté se sentir davantage connectés aux autres. Sur la base d'un questionnaire, ils ont par exemple noté avec des scores élevés des affirmations comme "toute la vie est connectée" et "il y a un niveau de conscience supérieur ou une spiritualité qui lie tous les êtres humains". Après une séance de méditation, le "groupe ocytocine" a confié avoir éprouvé des émotions plus positives pendant la méditation, y compris la crainte, la gratitude, l'espoir, l'inspiration, l'intérêt, l'amour et la sérénité.

Modification de notre perception du monde

À l'issue de cette expérience, les chercheurs ont constaté que l'ocytocine n'agissait pas de manière égale chez tous les individus. Son effet sur la spiritualité était plus fort parmi les personnes porteuses d'une modification du gène CD38, un gène qui régule la libération d'ocytocine dans le cerveau. "La spiritualité est complexe et comprend beaucoup de facteurs", nuance le Dr Van Cappellen, auteur de l'étude. "Cependant, l'ocytocine semble vraiment modifié la manière dont nous percevons le monde et nos propres croyances", conclut la spécialiste.

Ces travaux ont été publiés dans le journal "Social Cognitive and Affective Neuroscience".