David Goffin: "Je vise toujours le sommet, mais je garde les pieds sur terre"

Quel regard portez-vous sur votre aventure olympique?

“Les Jeux restent exceptionnels: l'ambiance, l'équipe belge, le staff,... Même si je suis, bien sûr, un peu déçu du résultat, car je me sentais bien et j'aurais aimé rester un peu plus longtemps dans le tournoi. Mais contre le Brésilien (Belucci, ndlr.) c'était très difficile, vu le public assez bruyant.”

Bientôt nous pourrons aussi vous admirer en Belgique à l'European Open. Il y aura aussi à cette occasion une tentative de record du monde?

“Oui, pour promouvoir le tournoi, nous installons un terrain devant la gare d'Anvers où l'on jouera au tennis pendant plus de 34 heures d'affilée. Je ne vais pas battre le record moi-même, c'est Maxime Braeckman qui s'en charge, mais je passerai certainement le voir et lui enverrai peut-être quelques balles aussi. (rires)”

Vous vivez une vie de nomade en voyageant d'un bout à l'autre de la planète. Comment gérez-vous cela?

“Il n'y a pas de miracles. Le décalage horaire est assez dur pour tout le monde. Surtout vers l'Est. Donc, si je vais en Asie ou en Australie, je pars en général un peu plus tôt pour pouvoir m'adapter suffisamment. Je fais aussi un peu de luminothérapie pour avoir plus d'énergie le matin.”

Vous êtes souvent à Monaco?

“Oui, j'y ai un peu installé mon camp d'entraînement. Mon second coach -Thomas Johansson- y vit, mon physiothérapeute vient de Nice et Thierry (Van Cleemput, coach principal) fait régulièrement le déplacement en avion. Je trouve que c'est l'endroit idéal pour s'entraîner: le beau temps, la mentalité relax, le cadre… On ne trouve pas cela facilement ailleurs. En outre, il ne faut pas beaucoup s'adapter par rapport à Belgique: nos cultures sont proches et ma famille n'est pas loin non plus.”

Vous avez l'image d'un garçon assez timide. L'êtes-vous?

“J'ai toujours besoin d'un peu de temps pour m'adapter à une nouvelle situation. Quand je passe dans des émissions de télé, par exemple, cela prend un moment avant que je ne puisse me laisser aller. Je dois avoir confiance en les personnes qui m'entourent. Ma famille et mes amis voient souvent un autre David, quelqu'un pour qui l'humour est très important.”

Les joueurs de tennis sont parfois sollicités comme mannequins. Roger Federer a sa propre ligne de vêtements chez Nike, Nadal se déshabille pour Hilfiger, vous jouez maintenant en Asics et portez une montre Piaget au poignet. Comment réagissez-vous aux propositions de sponsors?

“J'aime bien m'habiller et représenter des marques avec lesquelles je me sens bien. Je n'accepte pas tout aussi facilement, il faut que cela s'accorde aussi avec mon image. Lorsque Piaget m'a sollicité, je n'ai pas hésité une seconde. Ils ont des montres de haute qualité assez traditionnelles, mais très élégantes.”

Oseriez-vous poser en sous-vêtements, comme Nadal?

“Pourquoi pas? Si c'est pour une marque que je peux soutenir et que les photos sont élégantes, cela ne poserait aucun problème.”

Vous vous entraînez aussi régulièrement avec ces deux grands joueurs aujourd'hui. Est-ce que vous les considérez comme des amis?

“Tous les deux sont très sympathiques et je trouve formidable de m'entraîner contre eux. J'en apprends tellement. Mais cela reste des collègues, pas des amis. Car tôt ou tard, je dois jouer des match contre eux et alors, c'est chacun pour soi.”

Vous avez 25, presque 26 ans. Le meilleur âge pour un athlète?

“Je veux toujours évoluer. Mon tennis a constamment progressé ces dernières années. J'ai été 11e au classement mondial, j'ai déjà atteint les quarts de finale à un Grand Chelem. J'espère continuer ainsi et on verra bien comment ça évolue. Chaque joueur de tennis espère un jour remporter un tournoi du Grand Chelem, mais je ne me mets pas la pression. Je vise toujours le sommet, mais je garde les pieds sur terre.”

Arne Rombouts