Stéphane Hazée : "Il faut réinvestir dans le TEC"

Les transports en commun wallons ont un besoin urgent d'investissements alors que le trafic routier continue d'augmenter au sud du pays, souligne Stéphane Hazée, chef de groupe Ecolo au Parlement wallon. "Si on ne fait rien, le temps de parcours sur les routes va augmenter de 22% d'ici 2030."
par
Camille
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Ecolo va déposer une proposition pour amplifier les investissements dans le TEC. Pourquoi est-ce essentiel?

"En Wallonie, le trafic routier augmente. Selon une étude du Bureau du plan, si rien ne change, il va croître de 22% d'ici 2030. Cela aura des répercussions pour tous les usagers de la route. Il faut s'attendre à un allongement des temps de trajet de 24% en heure de pointe, de 10% en heure creuse. Notre crainte, c'est de voir les villes wallonnes s'embouteiller comme Bruxelles."

Que peuvent faire les pouvoirs publics?

"Quand tout le monde prend son véhicule individuel, plus personne n'avance. Il nous faut sortir de la politique ‘tout voiture' qui est actuellement menée. Cela veut dire, notamment, rendre les transports en commun plus attractifs. Il y a des choses à faire du côté du train, mais aussi avec le réseau de bus, qui doit être efficace et ponctuel."

Concrètement, dans quoi faut-il investir?

"Il faut développer les sites propres pour les bus, les feux intelligents. On ne peut pas continuer à investir un petit peu chaque année dans ces dispositifs qui permettent pourtant d'améliorer la vitesse commerciale. Cela doit être généralisé. C'est important, car l'usager peut alors compter sur un moyen de transport en commun rapide et fiable, qui lui permet d'arriver à destination à l'heure, d'attraper une correspondance… Cela a aussi un impact sur les automobilistes, qui peuvent être incités à se tourner vers les transports en commun quand ils voient que le bus avance, alors qu'eux sont immobilisés."

Quels sont les autres besoins en termes d'investissements?

"Il est également intéressant d'investir dans des parking park and ride, en dehors des villes et connectés au réseau de transports en commun. Mais aussi dans les parkings vélo. Tout cela favorise la multimodalité. Enfin, il faut relancer le projet de tram liégeois. Pour le moment, il est au frigo, rien n'avance, et la mobilité dans le centre-ville est de plus en plus mauvaise."

Comment financer ces investissements?

"Depuis cette année, le gouvernement wallon dispose d'une nouvelle ressource, grâce à la taxe kilométrique des poids lourds. Elle devrait rapporter 150 à 200 millions€ par an. Pour le moment, ces recettes sont affectées au réseau routier. Nous souhaitons que 25% soit utilisé pour les transports en commun, c'est l'objet de la proposition de résolution que nous allons déposer. Si on ne fait rien pour les transports en commun, bientôt, tout le monde se déplacera plus lentement."