Affaire Dutroux : Il y a 20 ans, la Belgique plongeait dans l'horreur

Le 13 août 1996, Marc Dutroux, Michèle Martin et Michel Lelièvre sont arrêtés. Trois jours plus tard, Sabine et Lætitia sont retrouvées vivantes. Mais le lendemain, la Belgique allait tomber dans l'horreur.
par
Marie
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Marc Dutroux, un électricien de 40 ans, est arrêté le 13 août dans le cadre de l'enlèvement de Lætitia Delhez, disparue quatre jours plus tôt. C'est l'enquête de voisinage qui a permis de reconnaître la camionnette blanche suspecte. Dutroux, qui avait déjà fait de la prison pour viol de mineures et rapts, est interrogé pendant des heures par la police.

Il avoue avoir croisé Lætitia à Bertrix, l'avoir fait monter dans sa camionnette mais dit qu'il l'a déposée. Le 15 août, son complice, Michel Lelièvre avoue l'enlèvement de Lætitia. Le vaniteux Marc Dutroux, contre toute attente, explique ensuite aux policiers: «Ce n'est pas une fille que je vais vous donner mais deux». Il accompagnera alors les enquêteurs dans la cave de sa maison de Marcinelle et ouvrira la cache où étaient retenues Sabine et Lætitia.

Après le soulagement, l'effroi

La joie de la libération des deux jeunes filles sera de courte durée. Le lendemain, Michel Lelièvre évoque les enlèvements d'An Marchal et Eefje Lambrecks. Dutroux explique quant à lui que Julie et Mélissa sont restées plus de huit mois dans sa maison de Marcinelle avant d'y mourir de faim pendant sa détention.

Le 17 août, les cadavres de Julie et de Mélissa, ainsi que celui de Bernard Weinstein, impliqué avec Dutroux dans des trafics de voitures, sont découverts dans le jardin de l'autre maison de Dutroux à Sars-la-Buissière. Le 3 septembre, les corps d'An et d'Eefje seront retrouvés enterrés dans la propriété de Weinstein, à Jumet.

Mouvement citoyen

Les parents des petites victimes, principalement ceux de Julie, de Mélissa et d'An, très présents dans les médias depuis la disparition de leurs enfants, dénoncent une nouvelle fois le laxisme de l'enquête et les dysfonctionnements dans les systèmes politique et judiciaire belges. Des mouvements citoyens se créent aux quatre coins du pays. La contestation populaire gronde et atteint son apogée le 20 octobre 1996 quand plus de 300.000 Belges descendent dans la rue pour réclamer du changement lors de la Marche blanche.

Le 22 juin 2004, les quatre accusés du dossier «Dutroux et consorts» écopent, après plus de trois mois de procès devant les assises d'Arlon, de peines variant entre cinq ans de prison et la réclusion à perpétuité.

Photos. Belga