Attentat à Nice : Au moins 84 morts dans une attaque le jour de la fête nationale française

par
Laura
Temps de lecture 1 min.

Une camionnette a foncé jeudi soir sur près de deux kilomètres dans la foule à Nice à la fin du feu d'artifice du 14 juillet. L'attaque, qualifiée d'acte "terroriste" par la préfecture, a fait au moins 80 morts selon le parquet de Nice.

Huit mois après les attaques djihadistes de novembre à Paris, qui avaient fait 130 morts, la France a replongé dans l'horreur avec des scènes effroyables sur la Promenade des Anglais, haut-lieu touristique près de la Méditerranée.  Au moins 84 personnes, dont des enfants, ont été tuées et des dizaines blessées, dont 50 se trouvaient "en état d'urgence absolue", selon un bilan provisoire du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Alors que le feu d'artifice touchait à sa fin, un camion blanc a foncé à pleine vitesse dans la foule, qui rassemblait des milliers de personnes dont de nombreux étrangers, et roulé sur près de deux kilomètres, selon la justice française. Le président de la République François Hollande a dénoncé "une attaque dont le caractère terroriste ne peut être nié".

Le chauffeur abattu par la police

A l'issue de sa course folle, le conducteur du camion a été abattu par la police. Dans son véhicule, "des armes lourdes" ont été retrouvées, selon le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Christian Estrosi, qui se trouvait sur les lieux. Autour, "c'était le chaos absolu", "des gens hurlaient", a décrit un journaliste de l'AFP, Robert Holloway, qui assistait aux festivités du 14 juillet dans la capitale de la Riviera. Les autorités ont appelé la population à rester chez elle, le temps de déterminer si le tueur "a agi seul ou s'il a bénéficié de complices qui auraient pris la fuite", a expliqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henri Brandet. Dans le véhicule, la police a retrouvé des papiers d'identité au nom d'un Franco-Tunisien âgé de 31 ans et domicilié à Nice.

#Nice : Un camion fonce dans la foule pendant le feu d'artifice, "bilan extrêmement lourd" https://t.co/ZOi4aB2y0b pic.twitter.com/SohEucaUKU

— L'Obs (@lobs) 14 juillet 2016

Les hôpitaux sur le pied de guerre

Le "plan blanc", qui vise à planifier la mise en oeuvre rapide et rationnelle des moyens indispensables en cas d'afflux de victimes, a été enclenché.

Les plans blancs sont des protocoles impliquant de nombreux acteurs des services de secours et visant à faire face à des situations exceptionnelles. Ils doivent notamment permettre de répartir au mieux possible les patients dans les lits disponibles. Les blocs chirurgicaux doivent aussi être libérés des opérations non urgentes.

Les Affaires étrangères belges en contact avec les autorités françaises

Le ministère des Affaires étrangères est actuellement en contact avec les autorités françaises pour s'informer sur les victimes et les blessés, a fait savoir le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders via son compte Twitter. "La barbarie a encore tué et blessé des innocents. Mes pensées vont aux victimes et à leurs proches", a écrit M. Reynders, actuellement en Mongolie pour le onzième sommet Europe-Asie (Asem).

La barbarie a encore tué et blessé des innocents. Mes pensées vont aux victimes et à leurs proches. #Nice #france

— didier reynders (@dreynders) 14 juillet 2016

 Il n'y a pas encore de précisions sur la présence de Belges sur place. Le numéro général des Affaires étrangères est accessible et un numéro spécial pourrait être mis en place plus tard en fonction de l'évolution de la situation, a-t-il encore indiqué.

Contexte particulier

Ce nouvel attentat intervient dans un contexte de menace terroriste très élevée, en particulier dans les pays, comme la France, intervenant en Syrie contre le groupe jihadiste Etat islamique. Il survient moins de deux semaines avant la fin programmée, le 26 juillet, de l'état d'urgence.

Il est a priori le plus important commis en Europe depuis les attentats qui ont fait 130 morts le 13 novembre 2015 à Paris et 32 morts le 22 mars 2016 à Bruxelles, commis par le même réseau du groupe Etat islamique, dont une quinzaine de jihadistes sont morts, la plupart en kamikazes. Une vingtaine de membres ou complices présumés sont derrière les barreaux en France et surtout en Belgique.

La France avait déjà basculé dans l'ère de la violence jihadiste les 7, 8 et 9 janvier 2015 lors des attentats contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et un supermarché casher à Paris, qui avaient fait 17 morts et ont été suivis de plusieurs autres attaques ou tentatives.