Attentat à Nice : Le point sur ce que l'on sait

En pleine célébration de sa fête nationale, la France a été frappée par un nouvel attentat: au moins 84 personnes ont été tuées à Nice, lorsqu'un camion a foncé sur la foule.
par
Camille
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Huit mois après les attaques jihadistes de novembre à Paris, qui avaient fait 130 morts, la France a replongé dans un scénario cauchemardesque sur la Promenade des Anglais, le long de la mer Méditerranée. Alors que le feu d'artifice touchait à sa fin, un camion blanc a foncé à pleine vitesse sur la foule de milliers de badauds, fauchant indifféremment tous ceux qui se trouvaient sur son chemin, sur deux kilomètres. On dénombre 84 morts. 50 blessés sont toujours entre la vie et la mort et les autorités évoquent "une cinquantaine de blessés légers".

 

Le conducteur, dont le nom n'a pas été révélé mais qui a été identifié comme un Franco-Tunisien de 31 ans domicilié à Nice grâce à des papiers d'identités trouvés dans le camion, "a changé de trajet au moins une fois", affirme une source policière. "Il a clairement cherché à faire un maximum de victimes", estime-t-elle.

Pas de revendication de Daesh

La banalité du mode opératoire -un camion pour seule arme- et le fait que plusieurs enfants figurent parmi les 84 victimes ont glacé les sangs. "L'horreur, à nouveau", titre aujourd'hui le quotidien Le Figaro.  L'attaque n'a pas été revendiquée et aucune propagande jihadiste n'a été retrouvée dans le véhicule. L'homme était connu des services de police, mais pour des motifs de violence et de trafic de stupéfiants. Le "caractère terroriste de l'attaque ne peut être nié", estime pourtant le président français François Hollande. L'EI a appelé plusieurs fois à mener des attaques peu sophistiquées, notamment en précipitant des véhicules contre des foules.

A l'issue de sa course meurtrière, le conducteur du camion a été abattu par les forces de l'ordre, après avoir commencé à tirer en direction de la police, selon des sources concordantes. Selon une source proche des enquêteurs, une grenade inopérante et des armes longues factices ont été retrouvées à bord du camion de 19 tonnes. Le véhicule "a été loué il y a quelques jours" dans la région, selon la police.

#Nice : Un camion fonce dans la foule pendant le feu d'artifice, "bilan extrêmement lourd" https://t.co/ZOi4aB2y0b pic.twitter.com/SohEucaUKU

— L'Obs (@lobs) 14 juillet 2016

L'Etat d'urgence prolongé

A l'aube, des corps jonchaient encore le sol, recouverts d'un simple drap ou d'une nappe de restaurant. Une fois dissipées les sirènes des ambulances, un calme mortel s'est emparé de la ville. La promenade des Anglais a été fermée "pour une durée indéterminée", ont annoncé les autorités. A Paris, le président Hollande a annoncé une prolongation pour trois mois supplémentaires de l'état d'urgence, qui devait prendre fin dans quinze jours. Ce régime d'exception, décrété après les attentats du 13 novembre, facilite notamment les perquisitions et l'assignation à résidence de suspects. Il a également annoncé le recours à plusieurs milliers de citoyens réservistes pour seconder les policiers et les gendarmes, épuisés par des mois de surveillance intensive depuis 2015.

Frappée deux fois l'an dernier par des attentats jihadistes sans précédent, la France vivait depuis dans la crainte de nouvelles attaques en dépit d'un dispositif sécuritaire drastique. Le groupe Etat islamique, qui perd du terrain en Irak et en Syrie où il a proclamé un califat en 2014, a menacé régulièrement le pays de représailles pour sa participation à la coalition militaire internationale. Depuis plus d'un an, plusieurs projets d'attentat ont été déjoués en France mais de nouvelles attaques massives étaient notamment craintes à l'occasion de l'Euro de football, qui s'est terminé dimanche sans incident.