A Orlando, des chiens sont là pour soulager les victimes de la fusillade

par
ThomasW
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Ils passent leur temps allongés au sol depuis leur arrivée à Orlando, où tout le monde s'agite depuis la tuerie de dimanche, mais ces chiens venus de l'Illinois soulagent par leur seule présence tous ceux qu'ils croisent. Ce mercredi soir, ils se sont installés sur les marches de la Trinity Downtown, église où se déroule un rassemblement en hommage aux victimes de l'attaque qui a fait 49 morts et 53 blessés.

Face à ce barrage amical devant l'entrée, les visages s'éclairent systématiquement, quel que soit l'âge. Beaucoup s'agenouillent et passent la main sur le pelage de ces Golden Retrievers, avant de prendre une carte de visite. Car ces chiens sont aujourd'hui des stars, avec page Facebook et même, pour certains, Phoebe notamment, compte Twitter.

Depuis la fusillade sur le campus de l'université Northern Illinois, en février 2008, des chiens gérés par différentes organisations sont de toutes les grandes tragédies qui ont frappé les Etats-Unis. A Orlando, ils auront visité les trois hôpitaux où se trouvaient des blessés de l'attentat perpétré dimanche dans le club gay Pulse, explique Tim Hetzner, président du Lutheran Church Charities, les oeuvres de l'église luthérienne aux Etats-Unis, propriétaire des chiens.

Outre les rescapés, ils y ont vu les urgentistes, les ambulanciers et les médecins. Ils ont aussi rencontré des familles de victimes et arrivent à peine d'un rendez-vous avec le personnel du Pulse.

 

"Ils offrent leur affection sans limite"

Caresser un chien couché par terre, le geste paraît anodin. Mais pour un public traumatisé, il peut actionner des ressorts psychologiques insoupçonnés. "Ils se calment, leur rythme cardiaque ralentit et ils sont davantage disposés à parler, ce qui les aide à dépasser leur état", observe Tim Hetzner. Pour Shelby Gerber, jeune fille pétillante venue assister au rassemblement, c'est précisément le fait de ne pas avoir à parler au contact du chien qui "vous ôte de la pression". "Parfois, vous êtes trop submergés pour dire quoi que ce soit."

"Les chiens offrent leur affection sans limite, ils respectent la confidentialité, (...) ils ne vous jugent pas. Combien avez-vous d'amis avec ces qualités là tout le temps?", interroge Tim Hetzner. "Il s'est passé beaucoup de choses cette semaine. Ca a été dur. J'ai trois enfants, donc il y a eu beaucoup de discussions. Des discussions difficiles", raconte Jennifer Blackwood, ravie de voir ses filles auprès des chiens.

Dressés pendant 12 à 14 mois

Les animaux venus avec Tim Hetzner de l'Illinois (nord) appartiennent à la paroisse et sont soumis, dès 8 semaines, à un protocole de dressage de 12 à 14 mois, selon lui. "Ils n'aboient pas (lorsqu'ils sont en situation), ils ne mordent pas, ils ne lèchent pas. Cela nécessite un dressage au quotidien", explique cet homme au visage rond et au regard perçant. "Ils sont tellement patients avec moi", s'émerveille Shelby Gerber. "Mon niveau d'anxiété est assez élevé en ce moment avec tout ce qui se passe", dit-elle. "J'entends les hélicoptères de chez moi. Et des choses comme ça (les chiens) sont vraiment chouette."

Tous de race Golden Retriever, connue pour son caractère affectueux, les "chiens de confort" sont aussi dressés par plusieurs personnes en même temps, pour s'habituer à multiplier les contacts.