Le scooter électrique en libre-service veut séduire Paris

par
Camille
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Silencieux, rapide, et non polluant: le scooter électrique partagé a tout pour intégrer le panel de solutions de la mobilité de demain. Paris l'expérimente depuis octobre dernier. Dans dix jours, le service sera élargi. Quelque 150 scooters seront disponibles dans l'hypercentre. Plus de 25.000 utilisateurs se sont pré-inscrits via l'application dédiée.

"Le principe est simple: votre GSM vous indique la localisation des véhicules", détaille Bertrand Fleurose, CEO de Cityscoot. L'utilisateur effectue la réservation, dispose de dix minutes pour prendre le véhicule en main. Le code qui lui a été envoyé permet de déverrouiller l'appareil. Dans le coffre, un casque attend le conducteur. Il peut ensuite utiliser le véhicule comme il le souhaite, et verra son trajet facturé à la minute. Seule condition: il doit restituer le scooter dans la zone délimitée par Cityscoot, qui se limite pour le moment à l'hypercentre parisien (33 km² sur les 95 km² du Paris intra-muros). "Le deux-roues peut être laissé sur n'importe quelle place de parking. Il n'y a pas de station, l'usager suivant viendra le reprendre où il a été laissé", souligne le fondateur de Cityscoot.

Ville à scooters

Les deux roues sont très populaires chez les habitants du centre de la capitale française. La politique de mobilité impulsée par les maires Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo a réduit les embouteillages qui paralysaient la ville. Restrictions des voies pour les voitures individuelles, suppression des places de parking gratuites, restriction du trafic auto sur les berges… Les Parisiens se sont vite habitués aux transports en commun ou aux véhicules partagés: vélos dans un premier temps avec Vélib', puis auto avec Autolib, et bientôt scooter avec Cityscoot. L'idée n'est plus de posséder son mode de transport individuel, mais d'avoir recours à un service pour rejoindre un point B depuis un point A.

"Paris est la ville idéale pour développer ce service", reprend Bertrand Fleurose. "La zone intra-muros compte 2,2 millions d'habitants. Ce mode de transport est tellement adapté aux besoins des habitants qu'on compte déjà entre 120.000 et 150.000 scooters, pour environ 500.000 trajets par jour." Seule restriction, le service ne sera accessible que de 7h à 1h. Pour une raison simple: alors que les trajets nocturnes ne devraient représenter "que 2 ou 3% du chiffre d'affaires", alcool, fatigue et manque de vigilance risquent de "provoquer 90% des problèmes" pour la jeune société.

 

Financement privé

Le développement de ce service n'a pas coûté un centime à la ville de Paris. Le projet est financé par la start-up Cityscoot. "Ne comptant sur aucun fonds public, nous n'avons pas eu à passer par des appels d'offres, nous avons évité des procédures trop compliquées. Nous pouvons nous le permettre puisque nous ne demandons aucun espace public pour installer des stations, puisque nos deux-roues peuvent être laissés sur des places de parking qui existent déjà", souligne-t-on chez Cityscoot.

Les revenus iront donc dans les caisses de la société. Si cette dernière se veut encore discrète sur sa tarification, elle annonce un abonnement gratuit et une facturation au kilomètre. La seule démarche consistera à s'identifier via smartphone, mais avec l'obligation de fournir un scan de sa carte d'identité et de son permis. "Une fois cette formalité réglée, l'usager est libre de prendre un scooter dès qu'il le souhaite pour aller où il veut", conclut Bertrand Fleurose.

Les avantages de la mobilité électrique

Électriques, les Cityscoot ne font pas de bruits et n'émettent pas de CO2, deux conditions qui en font un élément intéressant de la mobilité du futur. Cette alimentation a également l'avantage de demander moins d'entretien, de ne pas impliquer de refaire le plein. Chaque véhicule est équipé de deux batteries d'une autonomie de 45km. Lorsque l'une d'elle est vide, Cityscoot est prévenu et va alors la remplacer. Ces batteries ne permettent pas d'atteindre des vitesses très élevées, mais les moteurs sont, de toute façon, bridés à 45 km/h. "Cela suffit largement à un usage en ville", soulignent les responsables de Cityscoot. "À Paris, de nombreuses zones de circulations sont limitées à 50 km/h, et on voit arriver de plus en plus de zones 30."