Partagez vos histoires de tram pour faire vivre Make.Brussels

par
Jerome
Temps de lecture 3 min.

 C'est pour réenchanter le cœur de la Belgique que l'appel à projets Make.Brussels a été créé. Deux étudiants, Jasper Flikschuh (25 ans) et Dilay Samanli (23 ans), participent à cette initiative avec "Entramie". «Nous voulons que les gens profitent à nouveau de leur trajet en tram.»

Les citoyens, les associations, les commerçants et les entreprises ont eu l'occasion de rentrer leur concept destiné à mettre en valeur dix quartiers bruxellois. Et tout le monde peut encore voter jusqu'à ce soir pour les 372 projets participants. Les auteurs des dix idées ayant remporté le plus de voix recevront une somme de 30.000 € pour donner vie à leur projet.

Quel est le but de «Entramie»?

Dilay Samanli(à gauche): «Nous prenons chaque jour le tram et nous avons remarqué que nous nous racontons souvent les situations dont nous avons été témoins. Ce sont souvent de petits moments, mais cela les rend justement très précieux. C'est la raison pour laquelle nous avons eu l'idée, avant même que naisse l'initiative Make.Brussels, de rassembler des histoires, de les élaborer ensemble, puis de les remettre à la disposition des gens. Concrètement, nous créons une plateforme où les usagers du tram ou du métro peuvent partager des situations quotidiennes qu'ils y ont vécues. Ensuite, nous les élaborons en concertation avec les personnes qui les ont vécues, sous la forme d'un petit film plein de fantaisie. Ces films sont alors projetés dans le tram ou pendant que les gens attendent à l'arrêt. Ce serait bien de pouvoir collaborer pour la réalisation des petits films avec les hautes écoles bruxelloises. Nous avons en outre aussi déjà contacté la Société des Transports Intercommunaux de Bruxelle, la STIB, que l'idée a enthousiasmée.»

Pourquoi avez-vous choisi le quartier bruxellois Midi-Lemmonier?

Jasper Flikschuh (à droite): «Le quartier Midi-Lemmonier est l'un des points les plus fréquentés du réseau de tram et de métro. Je pense même que presque tous les métros y passent. De plus, c'est aussi un des quartiers les plus pauvres de Bruxelles et il profitera certainement de cette 'vibe' positive et de ce boost.»

Quel moment de tram aimeriez-vous partager dans un petit film?

Jasper Flikschuh: «Une des plus belles choses que j'ai vues récemment dans un tram, c'était trois filles d'environ 15 ans qui étaient assises à côté de moi et faisaient des projets de sortie. Elles étaient en train de discuter de comment elles allaient faire marcher leurs parents de façon à pouvoir se rendre à une fête. Ce que je trouvais beau, c'est qu'on peut réellement parler de tout dans un tram. Cela me semble dès lors fantastique de pouvoir par la suite à nouveau regarder ces petits moments.»

Bruxelles a beaucoup souffert des attentats. Que pourrait spécifiquement signifier votre projet pour la capitale?

Dilay Samanli: «J'avais très peur que les gens ne voient plus le tram ou le métro comme leur moment de repos quotidien et deviennent plus fuyants, contents de pouvoir en sortir. Avec ‘Entramie', nous voulons que les gens jouissent à nouveau des petits moments qu'ils vivent pendant leur trajet en tram. Nous sommes convaincus que cette solidarité entre les gens peut revivre par le biais de petites choses, en partageant notamment des moments précieux. Notre projet est en outre une chose dans laquelle tout le monde est impliqué et peut contribuer.»

Jasper Flikschuh: «D'une part nous voulons rassembler des histoires, mais de l'autre nous voulons aussi stimuler les gens à être à nouveau ouvert aux autres et à ouvrir leurs yeux. Ne vous jetez pas sur votre smartphone, mais vivez la ville.»

Jolien Sys

Photo Metro