Georges Gilkinet: Des sanctions dissuasives contre la fraude

par
Camille
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Les révélations de l'enquête Panama Papers ne surprennent pas le député fédéral et membre de la commission des Finances Georges Gilkinet (Ecolo). Il souligne l'urgence d'agir contre la fraude fiscale, qui pénalise les PME face aux multinationales.

Ce nouveau scandale fiscal ne vous surprend pas.

«Non. C'est la confirmation que d'importantes sommes d'argent échappent aux pouvoirs publics. C'est aussi un nouvel exemple de la difficulté de l'administration à traquer la fraude, puisque ce sont des journalistes qui ont révélé le scandale.»

L'indignation contre la fraude fiscale ne risque-t-elle pas de retomber une fois le scandale passé?

«Ce genre de révélation est un électrochoc, et il aura des conséquences dans la durée. Il y a quelques mois, nous avions découvert l'affaire ‘LuxLeaks' (qui dévoilait comment la fiscalité Luxembourgeoise avait permis à des sociétés de réduire largement leurs impôts). Ce scandale a mené à la condamnation de la Belgique par les autorités européennes, pour les Excess profit rulings. Ce système avait profité à 35 multinationales.»

Concrètement, comment lutter contre la fraude?

«Il y a des mesures possibles qui sont connues, comme améliorer l'échange d'information entre États. Il faut également améliorer les compétences de l'administration fiscale en matière d'enquêtes bancaires. Enfin, il faut infliger de plus lourdes sanctions aux auteurs de fraude et à leurs complices (avocats, fiscalistes…). En la matière, on peut s'inspirer des États-Unis, qui ont lourdement condamné BNP Paribas. Malheureusement, en Belgique, on préfère proposer des transactions à l'amiable. Il est urgent d'agir. Car pour le moment, ceux qui jouent le jeu, notamment les petites et moyennes entreprises, font face à une concurrence déloyale.»