"Jungle" de Calais: les Iraniens à la bouche cousue arrêtent leur grève de la faim

par
Belga
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Les neuf Iraniens qui s'étaient cousu la bouche et étaient en grève de la faim depuis le 2 mars en signe de protestation contre le démantèlement d'une partie de "la Jungle" à Calais (nord de la France) ont décidé d'arrêter leur mouvement vendredi, a constaté l'AFP. "Nous avons décidé de mettre fin à notre grève de la faim (...) par respect pour ceux qui nous soutiennent, qui sont inquiets pour notre bien-être, ainsi que comme preuve de confiance dans les intentions de l'Etat de nous protéger et d'améliorer les conditions de vie des habitants de la zone nord du bidonville", a déclaré en leur nom leur avocate Orsane Broissin, lisant un communiqué.

Visiblement très affaiblis, les Iraniens sont sortis de la cabane du "centre d'information" où ils avaient passé plus de trois semaines pour se faire découdre la bouche.

Dans leur texte, ils considèrent que les propositions des autorités françaises sur l'amélioration des conditions de vie des migrants dans la partie nord de la "Jungle" s'apparente à "une victoire".

L'Etat a demandé le 18 mars aux associations de lui faire des "propositions" d'aménagement de cette zone qui n'est pas menacée de destruction dans l'immédiat.

Les travaux de démantèlement de la partie sud de cet immense bidonville, où vivent au total entre 3.700 et 7.000 migrants rêvant de passer en Angleterre, ont pris fin la semaine dernière.

Les Iraniens se félicitent que l'Etat se soit engagé à améliorer les conditions de vie "en matière de sécurité, d'accès aux soins, d'accès au droit, d'assistance pour les personnes vulnérables, notamment les mineurs, d'accès à l'eau potable" et sur "la construction d'une route pavée afin de permettre aux services d'urgence d'entrer dans le camp".

Ils exhortent cependant les autorités "à respecter ces engagements". Dans le communiqué, les grévistes expliquent également que leur action visait à "attirer l'attention sur les problèmes des demandeurs d'asile de la "Jungle", estimant y être "parvenus".

source: Belga