Premier hommage d'un président américain aux victimes de la dictature en Argentine

par
Belga
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Pour la première fois, un président des Etats-Unis rend hommage aux victimes de la dictature militaire, qui a fait régner la terreur de 1976 à 1983: Barack Obama se recueille jeudi au Parc de la mémoire de Buenos Aires. La visite d'Obama coïncide avec les 40 ans du coup d'Etat du 24 mars 1976, difficile à avaler pour les militants anti-dictature. La controverse a été apaisée par une promesse de la Maison-Blanche d'ouvrir des archives de la CIA et de l'armée américaine sur cette période sombre de l'histoire du pays sud-américain.

Pensant que les militaires étaient le meilleur rempart contre l'avancée de mouvements de gauche, Washington a soutenu de nombreuses dictatures en Amérique latine, et en Argentine, avant que le démocrate Jimmy Carter imprime un virage démocratique.

Mercredi, Barack Obama n'a pas explicitement fait de mea culpa, demandé pardon ou admis le lien de son pays avec la dictature.

Il a cependant souligné que l'époque des changements forcés était révolue, que les Etats-Unis, n'étaient "pas à court d'autocritique" et dit préférer "la démocratie à la dictature".

Au Parc de la mémoire, a liste des noms des personnes tuées ou portées disparues est interminable pour l'année 1976, année d'une répression.

Au total, près de 9.000 noms sont gravés sur les murs du Parc de la Mémoire, qui borde l'estuaire du Rio de la Plata, où des opposants ont été jetés, parfois vivants, depuis des avions militaires. La dictature argentine, la plus sanglante d'Amérique du sud, a duré sept ans. Les deux premières années ont été marquées par la répression féroce de militants de l'ERP ou des Montoneros, deux mouvements de guérilla qui avaient opté pour la lutte armée contre le pouvoir. Depuis, les ex-présidents Nestor et Cristina Kirchner ont imposé en Argentine un devoir de mémoire. Ils ont été jugés depuis, et des centaines purgent actuellement des peines de prison.

Lors de la précédente visite d'un chef d'Etat américain à Buenos Aires, Bill Clinton en 1997, la question de la dictature n'était pas au programme de la visite. Les militaires bénéficiaient à l'époque d'une loi d'amnistie.

La Maison Blanche envisage une visite de Barack Obama dans un autre lieu hautement symbolique et sensible pour, à Hiroshima, la première d'un président américain dans cette ville japonaise détruite par la bombe atomique en 1945, a en outre indiqué un responsable officiel américain à l'AFP.

Le président Obama doit se rendre fin mai au Japon pour le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays du G7, organisé cette année dans une petite ville du centre de l'archipel.

source: Belga