Les Belges toujours plus nombreux

par
Gaetan
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Gonflée par la crise migratoire, la population belge devrait augmenter de 90.000 habitants en 2016 et de 80.000 en 2017, selon les perspectives démographiques du Bureau fédéral du Plan et de la direction générale Statistique.

Selon l'étude, la moitié de cette croissance démographique s'explique par la hausse du nombre de réfugiés. L'hypothèse formulée par les auteurs de l'étude correspond à celle retenue par la Commission européenne dans le cadre des perspectives économiques à court terme publiées en novembre 2015. Sur base de ce scénario, les flux de réfugiés vont rester similaires en 2016 à ceux observés au dernier quadrimestre 2015 avant de diminuer progressivement et revenir vers le milieu 2017 aux niveaux observés avant la crise migratoire. Cette hypothèse est évidemment entourée d'incertitudes étant donné le caractère imprévisible de nombreux facteurs, insistent les auteurs de l'étude qui soulignent l'importance d'une révision annuelle des perspectives démographiques.

Pic migratoire

Selon l'hypothèse retenue, un pic de 70.000 nouveaux demandeurs d'asile serait atteint fin 2016. Un pic de 35.000 demandes d'asile avait été enregistré en 1993 (crise en Bosnie et chute du mur de Berlin), de 55.000 en 2000 (Kosovo) et 32.000 en 2011 (Moyen-Orient). Selon le Bureau fédéral du Plan et la direction générale Statistique du SPF Économie, le nombre de réfugiés reconnus en Belgique devrait avoisiner 50.000 en 2016 et 40.000 en 2017, compte tenu du délai de la procédure. Ce scénario postule que 75% des demandes d'asile seront reconnues sur cette période. En moyenne, le taux de reconnaissance en Belgique se situe autour de 30 à 35%.

Alors que le nombre de réfugiés reconnus atteint généralement 10.000 par an, la crise migratoire actuelle engendre un flux additionnel de 70.000 réfugiés (ou bénéficiaires de la protection subsidiaire) sur la période 2016-2017 (sur un total donc de 90.000), selon l'hypothèse retenue. En 2018, le nombre de reconnaissances retomberait à 10.000. Le solde migratoire externe (différence entre les immigrations et les émigrations) se situerait à long terme à 20.000 individus par an. Il resterait le principal facteur de croissance de la population en Belgique. Le nombre d'immigrations atteindrait 160.000 en 2060, contre 140.000 pour le nombre d'émigrations.

Loin du papy-boom

À l'horizon 2060, la population en Belgique augmenterait de 1,8 million d'habitants par rapport à 2015 (+16%). Entre 2020 et 2060, la croissance annuelle moyenne de la population serait de 40.000 habitants (8.000 en Région bruxelloise, de 11.000 en Région wallonne et de 17.000 en Région flamande), contre 50.000 sur la période 1991-2014. De même, le solde naturel (différence entre les naissances et les décès) en Belgique se caractérise par une évolution à la baisse, liée à l'arrivée des générations du papy-boom dans la catégorie d'âge des plus de 85 ans à partir de 2030.