Taxation au km, budget mobilité… Les propositions de la FEB

par
Camille
Temps de lecture 3 min.

 Après un début d'année 2016 noire pour la mobilité en Belgique, la FEB vient de présenter ses propositions pour fluidifier les transports. Tour d'horizon.

Taxation au km plutôt que taxe de circulation

«Il faut taxer l'utilisation de la voiture plutôt que sa possession», plaide la FEB. Concrètement, l'organisation patronale propose une taxe kilométrique «intelligente». Elle pourrait varier selon l'heure, le jour, et le lieu où l'on circule. Les revenus de cette taxe devraient financer la mobilité et les infrastructures de transport. L'objectif de cette fiscalité est de répercuter sur l'utilisateur le coût réel de l'utilisation de son véhicule.

Mieux utiliser les chemins de fer

«Le rail doit constituer un partenaire fiable en termes de mobilité», plaide la FEB. Dans cette optique, le déploiement du RER est jugé «essentiel». L'organisation patronale propose également d'«oser repenser» l'utilisation des lignes moins exploitées, afin de réduire leur coût. Certains tronçons pourraient être desservis par des bus, ou même des taxis aux heures de très faible fréquentation, évoque Olivier Van der Maren, du centre développement durable de la FEB.

Optimiser l'accès à la ville

«Les livraisons posent un vrai problème de mobilité dans nos centres-villes», constate Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB. Il propose donc de revoir le cadre législatif, afin de rendre possible les livraisons de nuit. Les solutions offertes par des livraisons à l'entrée des villes avant un redispatching avec de plus petits véhicules peuvent également constituer une solution. «Mais cela ne va pas fonctionner partout, il faut voir au cas par cas.»

Le «budget mobilité»

Pas question pour la FEB de revenir sur le régime des voitures de sociétés, même si l'Union européenne et l'OCDE ont plusieurs fois pointé son coût et les inconvénients qui y sont liés. La FEB plaide plutôt pour le développement d'un «budget mobilité». Celui-ci offrirait au travailleur le choix entre différentes options de transport (bus et métro, location de vélo, taxi…). Charge à l'utilisateur de choisir en fonction de l'alternative qui lui correspond le mieux, en fonction de ses attentes et des conditions de circulation.

Améliorer les transports en commun

«Le temps de trajet est souvent vu comme du temps perdu», déplore Olivier Van der Maren. Pour la FEB, ce temps doit devenir plus intéressant pour l'usager des transports publics. «L'annonce d'un test de développement du wifi dans les trains de la SNCB va dans le bon sens», se félicite le responsable du centre développement durable de l'organisation patronale. Il plaide également pour le développement d'espaces de travail sur les plateformes de comodalité, qui permettrait au travailleur d'attendre sans perdre son temps. Cela existe déjà dans certaines gares, mais pourrait être développé.

Investir

Les problèmes des tunnels bruxellois l'ont mis en évidence: il faut maintenir les investissements dans les infrastructures de mobilité. Bon élève dans les années 80 avec près de 5% du PIB investi dans ses infrastructures, la Belgique s'est laissée aller. En 2013, ceux-ci ne représentaient qu'à peine plus de 1,5% du PIB.

Les nouvelles technologies

Il y a beaucoup à gagner de ce côté, estime Olivier Van der Maren. Il appelle la Belgique à s'ouvrir à des projets pilotes, notamment en matière de véhicules automatiques. «Ces projets peuvent régler des problèmes, et représenter des opportunités de développement économique», souligne-t-il, y voyant l'occasion de faire d'une pierre deux coups.

Développer le fret

La Belgique devrait mieux exploiter ses voies ferrées et navigables pour le transport de fret. Les voies fluviales, notamment, ne sont pas exploitées au mieux, déplore la FEB. Elle cite l'exemple des Pays-Bas, pionniers en la matière.