L'Offscreen, le festival de l'autre cinéma

Revoilà le festival des aficionados du film de série B à Z. L'Offscreen Festival s'ouvre mercredi avec son flot de perles du 7e art, naviguant entre nanars jouissifs et expérimentations sur pellicules, invités compris.
par
Pierre
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Des rencontres, il y en aura encore lors de cette édition 2016, notamment avec Lucile Hadzihalilovic. La cinéaste française viendra présenter son dernier-né : « Évolution ». Ce deuxième long-métrage nous fait rencontrer une mystérieuse communauté isolée sur une île dont les fondements seront remis en question par un garçon de 10 ans. Remarqué au festival de Toronto, ce film servira de porte d'entrée idéale à une filmographie parcimonieuse mais jalonnée de courts métrages intenses et d'« Innocence », premier long format de celle qui a collaboré avec Gaspar Noé et qui s'inspire des univers de Jean Rollin ou de Dario Argento.

Autre invité de marque, le réalisateur Frank Henenlotter justifiera son statut de figure mythique de film dit d'exploitation. En sa présence, le festival replongera dans sa riche filmographie marquée par une fascination pour les mutations psychotropiques et anatomiques (« Brain damage » et « Frankenhooker »). Également programmé, son documentaire « That's Sexploitation », sorti en 2013, a nécessité un travail de fourmi pour retracer l'histoire du cinéma d'exploitation érotique.

Très attendu également, « À la recherche de l'Ultra-Sex » table sur le talent de Nicolas Charlet et Nicolas Lavaine pour le détournement d'images. Partis d'images de films pornos des années 70 et 80, les deux réalisateurs de « Messages à caractère informatif » ont recréé un film tarabiscoté fait de brushings flamboyants et de voix nasillardes. Un focus sur les femmes déséquilibrées au cinéma (sous le label « Driving Miss Crazy »), un hommage capillo-cinématographique à Bowie (« Labyrinth » de Jim Henson) ou encore le meilleur du cinéma grindhouse et anticonformiste, belge et international, seront au programme avec aussi une sélection pour enfants qui devrait détonner.

Si le Bifff, festival du film fantastique, est reconnu pour son ambiance un brin potache, l'ambiance n'en est pas moins reconnaissable bien que différente à l'Offscreen. Règne dans la salle du Cinéma Nova un silence religieux à l'écoute parfois d'un réalisateur de film de seconde zone mais à l'aura décuplée par les souvenirs de vision de ce que l'on appelle aujourd'hui « un nanar sympathique ». Entre nostalgie et plaisir volontairement coupable, mais une atmosphère unique.

Du 2 au 20 mars au Cinéma Nova, au RITS et à Cinematek à Bruxelles.

Nicolas Naizy