Bœuf et fromage avec modération, pour le bien de la planète

par
Nicolas
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Les Européens vont devoir limiter leur consommation de viande bovine et de produits laitiers s'ils veulent atteindre leurs objectifs de réduction des gaz à effets de serre, selon une étude de scientifiques suédois publiée lundi.

A diviser par quatre

L'agriculture et l'industrie agroalimentaire représentent un quart des émissions par l'Union européenne de ces gaz néfastes pour le climat, et les auteurs de l'étude estiment que ces secteurs devront les diviser par quatre d'ici à 2050.

«Une forte réduction, de 50% voire plus, de la consommation de viande de ruminants (bovins et ovins) est très probablement inévitable si l'on veut atteindre les objectifs de l'UE», ont écrit les quatre chercheurs en économie de l'environnement et en biologie.

«Nous ne devons pas abandonner la viande complètement», a précisé Stefan Wirsenius, de l'université de l'École polytechnique Chalmers à Göteborg. «La volaille et le porc occasionnent des émissions assez basses.» La production de viande de bœuf contenant un kilo de protéines entraîne l'émission de 200 kg de CO2, contre seulement 10 à 30 kg de CO2 pour l'équivalent en viande de porc ou de poulet.

Des alternatives

Limiter les émissions des bovins (qui représentent 70% de celles du bétail européen aujourd'hui) nécessite aussi de réduire la demande en produits laitiers. Un kilogramme de protéines en produits laitiers provoque quatre fois plus d'émissions que l'équivalent en volaille. «Pour une surface arable donnée, un passage structurel de la production européenne de la viande bovine vers la viande porcine et/ou la volaille, ou des produits laitiers vers l'alimentation végétale, pourrait faire considérablement augmenter, et non baisser, l'offre mondiale de protéines alimentaires», ont-ils souligné dans cette étude publiée par la revue Food Policy.

Les auteurs ont exploré deux autres moyens de réduire les émissions de l'agriculture et l'agroalimentaire. La plus prometteuse est l'amélioration des techniques agricoles. «Les émissions du stockage de lisier peuvent être pratiquement éliminées si les installations sont couvertes et les gaz brûlés. Et les émissions de la production d'engrais sont largement évitables en recourant aux dernières technologies», selon l'auteur principal, David Bryngelsson. En revanche, réduire le gâchis alimentaire aurait relativement peu d'incidence, n'abaissant les émissions que de 5 à 10 %.

Crédit photo: AFP / ANP / R. de Waal