Grammy Awards: Taylor Swift, Kendrick Lamar et Jimmy Carter récompensés

par
Laura
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"1989" qui a marqué la transformation de Taylor Swift, de princesse de la country music en idole mondiale de la pop, a été consacré lundi meilleur album de l'année lors des Grammy Awards, la plus prestigieuse des cérémonies de l'industrie musicale. Kendrick lamar a également fait un apparition remarquée en enflammant la scène alors l'ancien président Jimmy Carter remportait une nouvelle récompense lors de la soirée.

"1989" sacré

"1989", qui est sorti en 2014 et a détenu un temps le titre d'album le plus vendu, l'a emporté face à "To Pimp a Butterfly", l'opus de Kendrick Lamar, une autre sensation mais du rap cette fois, qui avait pourtant su saisir l'air du temps et l'indignation d'une Amérique devenue plus consciente du racisme et des violences policières contre les Noirs. "1989" a aussi douché les espoirs du Canadien The Weeknd et son "Beauty Behind the Madness".

A seulement 26 ans, Taylor Swift devient la première femme à remporter à deux reprises le plus important trophée de l'industrie musicale. Son précédent opus "Fearless" avait été distingué en 2010, et Swift qui l'avait enregistré à seulement 20 ans reste la plus jeune artiste à avoir remporté l'album de l'année. "Je voudrais dire à toutes les jeunes femmes, il y aura toujours quelqu'un pour minimiser votre succès ou s'approprier votre réussite", a lancé la chanteuse en recevant son prix. "-"Mais si vous restez concentrées sur votre travail et que vous ne laissez pas ces personnes vous dérouter, un jour vous parviendrez là où vous voulez être, vous regarderez autour de vous et vous verrez que ce qui vous y a conduis, c'est vous-même et les personnes qui vous aiment", a-t-elle complétée en référence aux propos tenus par Kanye West sur son dernier album, expliquant qu'il était la cause de sa réussite.

"1989" a enregistré les plus grosses ventes d'un album aux Etats-Unis en une décennie lors de sa sortie à l'automne 2014, mais a depuis été détrôné par le "25" d'Adele, qui est sorti fin 2015 et donc trop tard pour figurer au palmarès des Grammys de cette année.

Le feu sur scène

De son coté Kendrick Lamar a littéralement enflammé la scène du Staples Center lundi pendant la cérémonie des Grammy Awards avec une interprétation puissante de titres de son dernier album, évoquant les violences contre les Noirs aux Etats-Unis et leurs origines africaines.

Le maître de cérémonie LL Cool J n'avait pas menti en laissant entendre que Kendrick Lamar, en tête des prix lundi avec cinq Grammys, allait produire une performance qui ferait polémique. Kendrick Lamar a ouvert sa séquence en entonnant "The Blacker the Berry" sur un rythme plus rock que sur son disque, en menottes et entraves, avec un faux oeil au beurre noir, dans un décor de prison. Il était entouré de danseurs qui brisent leurs chaînes et se lancent dans une chorégraphie frénétique évoquant rébellion et mort, avec des lumières en ultra-violet faisant apparaître des lignes de squelettes sur leurs vêtements. Il a enchaîné sur "Alright", titre évoquant les violences policières contre les Noirs et devenu l'hymne non-officiel du mouvement protestataire Black Lives Matter. Devant un parterre de vedettes transportées, il a terminé la chanson seul dans un rap viscéral, récoltant une ovation debout.

Lamar est en course pour l'album de l'année, un prix qui n'est revenu que trois fois à des opus d'inspiration hip-hop. Avec son album "To Pimp a butterfly", chronique personnelle sur les relations raciales aux Etats-Unis riche en expérimentations jazz, il affiche 11 nominations lundi, un record battu seulement par Michael Jackson l'année de "Thriller".

Jimmy Carter récompensé

L'ex-président américain Jimmy Carter s'est également fait remarquer en devenant lundi un double lauréat des Grammys en remportant le prix du meilleur album parlé, face notamment à la star du rock Patti Smith. L'homme d'Etat de 91 ans a gagné pour la seconde fois l'une de ces récompenses, les plus prestigieuses de l'industrie musicale aux Etats-Unis, pour l'album "A Full Life: Reflections at 90", une version audio de ses mémoires. Dans son livre, M. Carter décrit son ascension en politique et sa défaite cinglante face à Ronald Reagan en 1980. L'ex-président démocrate y aborde aussi ses inquiétudes sur l'état du monde et particulièrement l'impact de la marginalisation des femmes.

Depuis qu'il a quitté la Maison Blanche, Jimmy Carter a œuvré pour la paix, la santé publique et le développement des pays du tiers-monde. M. Carter, qui avait annoncé en décembre être en rémission de son cancer au cerveau, n'est pas apparu au Staples Center de Los Angeles pour recevoir son prix. Jimmy Carter avait déjà gagné un Grammy en 2007 pour "Our Endangered Values: America's Moral Crisis", un autre livre audio sur ses opinions politiques.

Voici les principaux prix décernés lundi lors des 58e Grammy Awards, les prix les plus prisés de la musique.

- Meilleur album

Taylor Swift, "1989"

- Meilleur enregistrement

Mark Ronson feat. Bruno Mars, "Uptown Funk"

- Meilleure chanson

Ed Sheeran, "Thinking Out Loud"

- Artiste révélation de l'année

Meghan Trainor

- Meilleur album rap

Kendrick Lamar, "To Pimp a Butterfly"

- Meilleur album rock

Muse, "Drones"

- Meilleur album de musique Dance/Electro

Skrillex and Diplo, "Skrillex and Diplo Present Jack Ü"

- Meilleur album de musique alternative

Alabama Shakes, "Sound & Color"

- Meilleur album de comédie musicale

"Hamilton"

- Meilleur album pop

Taylor Swift, "1989"

- Meilleur album de musique du monde

Angelique Kidjo, "Sings"

- Meilleur album parlé

Jimmy Carter, "A Full Life: Reflections at Ninety"