Les cellules souches peuvent aussi causer des maladies

par
Gaetan
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Les cellules souches peuvent aussi bien provoquer des maladies que les guérir. Au cours des cinq dernières années, le Programme national suisse de recherche «Cellules souches et médecine régénérative» (PNR 63) a étudié leur potentiel. Diabète, infarctus, cicatrisation, tumeurs cérébrales, maladie de Parkinson: douze groupes de recherche ont étudié diverses pathologies. Ils ont cherché à savoir comment les cellules souches contribuent à leur apparition ou peuvent être au contraire utilisées pour élaborer des traitements plus efficaces.

Les groupes de recherche ont mis en lumière le rôle important de la régulation des cellules souches. Par exemple, le développement d'une cellule souche en cellule sanguine n'est pas uniquement contrôlé par les gènes: des mécanismes de régulation activent et désactivent plusieurs gènes à la fois. Ces mécanismes doivent être pris en compte dans le développement de médicaments.

La formation de tumeurs à partir de cellules souches a également été étudiée. Deux équipes ont montré que le danger potentiel ne réside pas uniquement dans les cellules souches: il provient également des formes intermédiaires de cellules non matures qui régressent et redeviennent des cellules souches avant de se transformer en cellules tumorales. «Il est important de reconnaître la différence entre une croissance bénigne et maligne», souligne Lukas Sommer, professeur à l'Université de Zurich et responsable de l'un des projets du PNR 63. «Nous ne pourrons utiliser les cellules souches en médecine que lorsque nous saurons contrôler leur croissance».

Les cellules du pancréas possèdent un surprenant pouvoir de transformation, comme l'a découvert le groupe de Pedro Herrera de l'Université de Genève lors d'études menées sur des souris. Des cellules productrices d'insuline peuvent être reconstituées à partir de cellules pancréatiques apparentées. Cette découverte pourrait révolutionner le traitement du diabète: au lieu d'injecter de l'insuline exogène, on pourra peut-être un jour inciter des cellules de l'organisme à en produire directement.