Les mini-jupes et décolletés interdits aux sénatrices du Kansas

par
Laura
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Il ne fait pas bon travailler au Kansas pour les femmes. Une décision des plus sexistes vient de refaire surface sous forme de code vestimentaire, après avoir été adoptée, il y a trois ans, par le président du comité sénatorial, Mitch Holmes. Le Républicain de 53 ans, vient en effet de mettre en place un dresscode dont la règle numéro impose de se présenter aux conférences dans une "tenue professionnelle", interdisant aux femmes de porter... des jupes trop courtes et décolletés, comme l'explique le Topeka Capital-Journal. Après la polémique, ce dernier s'est finalement excusé.

Sexisme ordinaire

Les sénatrices du Kansas ne peuvent plus s'habiller à leur convenance puisque ces dernières doivent se soumettre à un code vestimentaire. Mitch Holmes, vient d'imposer une longueur de jupe à ses collègues femmes pour éviter de 'distraire leurs confrères masculins pendant les séances'. Celui-ci vient en effet de mettre en place un dresscode contenant onze règles à respecter et qui interdisent la mini-jupe et le décolleté.

Pourtant, malgré la mise en place de cette décision, le président du comité sénatoriale n'a pu véritablement répondre aux détails concernant la longueur de la jupe adéquate selon lui. "C'est difficile à définir, a-t-il répliqué. Mais il est important que l'attention soit focalisée sur le problème à régler, et non sur les femmes", a-t-il simplement répondu alors qu'aucun code vestimentaire n'ait été prévu pour les hommes. Bien que ce dernier affirme avoir pensé obliger les hommes à porter un costume et une cravate lorsqu'ils s'adressaient au Sénat, il a finalement décidé de ne pas le mettre en place, affirmant que "les hommes n'ont pas besoin d'instructions supplémentaires pour avoir l'air professionnels".

Polémique

Une décision qui a très rapidement fait réagir les principales intéressées et notamment quatre femmes sénateurs, deux Républicaines et deux Démocrates, pour qui ce genre d'exigence n'a pas sa place. "Qui va définir la longueur de la jupe ?", demande Vicki Shmidt, députée républicaine. "Est-ce que cela s'applique aussi aux sénateurs ?" "C'est ma troisième année dans le corps législatif et c'est bien la première fois que j'entends une chose pareille. C'est un peu étrange", commente la sénatrice Oletha Faust-Goudeau.  Laura Kelly, élue de Topeka s'interroge auprès de CNN: "Mais pour l'amour du cielà quel siècle vivons-nous."

La nouvelle est même arrivée jusqu'aux oreilles de la Maire de Manhattan, Karen McCulloh, cette dernière jugeant la décision imposée aux femmes du Capitole "inappropriée". "Je ne sais pas d'où ce monsieur vient, mais je trouve que de manière générale, les mesures qui émanent récemment du Sénat font reculer l'égalité entre femmes et hommes dans le pays. Elles sapent constamment l'égalité entre les sexes et ignorent le fait que les femmes portent la moitié du pays et devraient donc être traitées comme des égales", s'est-elle indignée. "Je souhaite que nous puissions tout simplement juger les gens sur leurs capacités et non sur toutes ces choses qui rentrent trop souvent en ligne de compte, comme le sexe ou l'apparence. Je pense que c'est un affront aux femmes de la législature du Kansas et que ce n'est que la première d'une longue série d'autres mesures discriminatoires", a rajouté cette dernière dans The Collegian.

Des excuses

Alors que la "réglementation"  vient tout juste de refaire surface la semaine dernière sous forme du fameux code vestimentaire, la polémique n'a fait qu'enfler depuis lors obligeant Holmes à justifier ses propos. Ce dernier a ainsi affirmé que rien ne spécifiait que les points en cause concernaient uniquement les femmes. "La règle dit que tous les participants aux conférences doivent être habillés de manière professionnelle", s'est-il justifié. Celui-ci s'est dit également stupéfait de l'abattage médiatique avant de finalement s'excuser. Il affirme par ailleurs avoir annulé son code vestimentaire expliquant que sa demande était "inacceptable".