Une psychothérapie pour soigner le syndrome de l'intestin irritable

par
Laura
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D'après une première étude américaine, publiée dans le Journal Clinical Gastroenterology and Hepatology, les psychothérapies seraient efficaces pour atténuer les symptômes du syndrome de l'intestin irritable (SII), sur le long terme.

C'est la première fois que des chercheurs s'intéressent aux effets à long terme des psychothérapies comme traitement du syndrome de l'intestin irritable (SII). Pour Lynn S. Walker, auteur principal de l'étude et médecin au Vanderbilt University Medical Center, la découverte est "significative car le syndrome de l'intestin irritable (SII) est une maladie chronique, fluctuante qui n'a pas de traitement adapté".

Le lien entre le corps et l'esprit

Le SII est un trouble fonctionnel chronique du système gastro-intestinal qui affecte autour de 15% de la population occidentale dans le monde et 5% en France, selon l'Association des patients souffrant du syndrome de l'intestin irritable (APSSI). On en sait très peu sur les raisons et les vecteurs du développement de la maladie, bien que l'alimentation et le stress soient identifiés comme des facteurs aggravants. Elle impacte très lourdement le quotidien des patients (phases de diarrhées et de constipation aiguës, ballonnements, gaz, spasmes).

Selon les chercheurs, ce syndrome est la preuve du lien qui existe entre le corps et l'esprit: "Les symptômes gastro-intestinaux peuvent augmenter le stress et l'anxiété, qui peuvent augmenter la gravité des symptômes. C'est un cycle vicieux que les psychothérapies peuvent aider à casser", explique le Dr Kelsey Laird du Vanderbilt's clinical psychology program.

Impact

Les chercheurs ont analysé 41 essais cliniques menés dans différents pays, 2200 patients au total. Ils ont pu constater que les effets bénéfiques des psychothérapies se prolongeaient de 6 mois jusqu'à 12 mois après le suivi des traitements. Thérapies cognitivo-comportementales (TCC), relaxation ou encore hypnose, les patients ont vu leurs symptômes s'atténuer sur le long terme. Le type de disciplines choisies et la durée des séances n'ont pas eu d'impact sur les résultats.

Plus surprenant, les patients qui ont suivi les séances en ligne via le web ont retiré les mêmes bénéfices que ceux suivis en personne. Pour aller plus loin, les chercheurs vont étudier prochainement l'impact de ces psychothérapies sur le niveau d'activités des personnes malades: aller au travail, à l'école, vie sociale, etc.