Aux Cliniques Saint-Luc, regarder des films ou des dessins animés peut remplacer une anesthésie

par
ThomasW
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Le service de radiothérapie oncologique des Cliniques universitaires Saint-Luc a trouvé une alternative à l'anesthésie et aux anxiolytiques lors des traitements par rayonnement: la projection d'un film ou d'un dessin animé. Cette technique, imaginée pour les enfants mais applicable aux adultes, permet de garder les patients au calme. Une vingtaine a déjà pu en bénéficier, indique mardi le centre hospitalier.

La radiothérapie est l'un des principaux traitements contre le cancer. "Elle consiste à diriger des rayons ionisants (radioactifs) sur une tumeur, afin de détruire les cellules cancéreuses", rappellent les Cliniques universitaires Saint-Luc. Durant l'opération, qui dure environ 30 minutes, le patient doit rester seul et immobile. Pour ceux qui sont trop stressés ou claustrophobes, deux solutions sont habituellement proposées: les anxiolytiques pour les patients adultes, et la sédation (c'est-à-dire une légère anesthésie générale) pour les enfants. Un traitement comporte en moyenne trente séances de radiothérapie.

Confronté à une maman qui souhaitait éviter à son enfant cancéreux autant d'anesthésies, le service de radiothérapie oncologique des Cliniques universitaires Saint-Luc a eu l'idée de diffuser des vidéos pendant les séances. Comme l'hypnose, les écrans aident à focaliser l'attention. "Théoriquement, nous aurions pu imaginer de placer un écran de télévision devant le patient. Cette solution simple ne peut pourtant pas être mise en pratique car rien ne peut se trouver dans le passage des faisceaux d'irradiation", explique Philippe Humblet, un technologue du service à l'origine du projet. De plus, le matériel serait rapidement détérioré par le faisceau de radiations.

Avec Catia Palhetinha Aguas, dosimétriste, M. Humblet a conçu un système pour projeter des vidéos sur la paroi intérieure de l'appareil de traitement grâce à un micro projecteur et un haut-parleur. Plus de vingt patients, dont une moitié d'enfants, ont déjà testé le mécanisme avec succès, d'après les Cliniques universitaires Saint-Luc. En collaboration avec des étudiants en ingénierie de l'Ecam, l'équipe veut maintenant étendre son utilisation "à un maximum de patients, quelle que soit leur pathologie ou la complexité de leur positionnement lors du traitement". Ce projet est rendu possible grâce au soutien de la Fondation Saint-Luc, qui recourt au mécénat pour soutenir la recherche et la qualité de vie des patients des Cliniques universitaires Saint-Luc.