Plus de 200 dauphins massacrés lors d'une tradition aux îles Féroé

par
Laura
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Ames sensibles s'abstenir, les images du massacre et les cris des dauphins sont insoutenables. Plus de 200 dauphins globicéphales ont été mis à mort sur les plages des îles Féroé. Une tradition incompréhensible pour un grand nombre de personnes et dont l'ONG Sea Sheperd a voulu dénoncer la pratique, à ses dépens.

Un spectacle sanguinaire

Filmée la semaine dernière, la scène laisse peu de place à l'imagination. 142 dauphins baignant dans leur sang sur la plage de la capitale, Torshavn, offrent un triste spectacle. Plus tôt dans la journée, une centaine d'autres étaient massacrés sur l'île de Vagur. "Entre 200 et 300 cadavres  jonchent les plages, éventrés, leurs entrailles se répandant sur le sable et les eaux sont teintées de sang", explique le capitaine Paul Watson, fondateur de Sea Sheperd.

Poussés vers le large par une centaine de bateaux, ainsi que deux navires de guerre de la marine danoise, 1 100 personnes ont participé à la tuerie, explique ce dernier. Tranchés à vif avant d'être traînés sur le sable et dépecés, certains se débattent en vain devant un public amusé. "Les Féringiens ont fêté leur mortelle victoire sur les dauphins", explique le capitaine. Ils "semblent tout à leur joie, presque ivres d'excitation après ce massacre", rajoute-t-il.

Une tradition légale

Malgré la condamnation du Danemark et des Danois devant cette pratique, il s'agit avant tout d'une tradition dans cette province autonome. Le Grindadrap, du nom de la chasse aux dauphins et baleines, est pourtant décriée par les ONG. "Les outils utilisés pour perpétuer cette "tradition" n'ont plus rien de traditionnel : bateaux à moteur, treuils hydrauliques, radios, sonars et navires de guerre. Il s'agit de la perversion d'une culture au sein de laquelle les dauphins étaient autrefois tués par nécessité par les gens dans le besoin et qui sont maintenant massacrés en guise de sport et de divertissement par une population qui jouit pourtant aujourd'hui du revenu par habitant le plus élevé en Europe, grâce aux subventions que leur verse l'Union européenne", explique Paul Watson.

Selon lui, les habitants des îles auraient d'ailleurs même voté de nouvelles lois afin d'empêcher "toute opposition au massacre". L'administration de la province justifie, elle, la pratique en évoquant une espèce trop "abondante" dont la capture se fait dans le "respect du bien-être animal". Pourtant, Sea Sheperd rappelle que ces pratiques sont en contradiction avec la législation de l'Union Européenne, bien que la province autonomes des îles Féroé, sous protection du Danemark, ne soit pas officiellement considérée comme faisant partie intégrante du territoire de l'UE. Ils peuvent donc "en vertu des dispositions constitutionnelles en vigueur, [légiférer] indépendamment du Danemark, y compris en ce qui concerne  la conservation et la gestion des stocks de poissons et de baleines", peut-on lire sur Whaling.fo

L'intervention de Sea Sheperd

Devant cette 'coutûme', l'ONG Sea Sheperd a cependant décidé d'intervenir. En plus de filmer la scène, des militants écologistes étaient présents sur place pour empêcher le massacre. Une action qui n'a pas été appréciée, puisque cinq opposants, dont un Français et un Belge, ont été arrêtés jeudi avant d'être relâchés vendredi. Comme l'expliquait l'écologiste allemand Sasha Abdolmajid sur le site Ceta-Journal, après avoir enquêté sur la pratique en se rendant sur place, les "actions extrémistes des opposants étrangers à la chasse au globicéphale déclenchent un regain patriotique" sur les îles.

Bien qu' "en 2011, aucun dauphin globicéphale n'avait été massacré grâce aux patrouilles de Sea Sheperd", leur absence avait vite vu la tendance s'inverser en 2013 avec plus de 1300 victimes. En 2014 33 cétacés avaient été tués lorsque l'ONG était de retour. "Notre bataille est celle de la compassion et du courage, tandis que nos adversaires utilisent leur pouvoir et font preuve de lâcheté. Les forces militaires qu'ils ont mises en œuvre ont coûté des dizaines de millions d'euros, une somme incroyable et qui a de quoi choquer",  raconte Paul Watson.

Pour lui, si le Danemark ferme les yeux devant ce spectacle, il y a bien une raison: "le pétrole".  "L'exploitation pétrolière leur promettant de possibles profits dans les années à venir, les Danois semblent tout à fait enclins à ignorer leurs propres lois mises en place pour la protection du bien-être des animaux ainsi que les réglementations européennes interdisant de tuer ces dauphins", explique-t-il.