Roman d'été: La tendre histoire de Léa Wiazemsky

par
Maite
Temps de lecture 3 min.

C'est un premier roman que nous livre Léa Wiazemsky avec «Le vieux qui déjeunait seul». Elle y raconte, avec une grande tendresse, la rencontre entre un vieux monsieur et une jeune fille. Un beau roman d'été à découvrir.

Les relations intergénérationnelles vous intriguent-elles?

«Les relations intergénérationnelles n'étaient pas le thème de départ. En fait, j'ai une grande tendresse pour les personnes âgées, particulièrement pour les vieux messieurs. Ensuite, j'ai eu envie de faire rencontrer les deux personnages.»

Vous vous retrouvez alors dans le personnage de Clara?

«Un peu. En tout cas, dans ses goûts un peu désuets d'une autre époque. Sur ce point, oui on se ressemble assez bien.»

D'où vous vient cette affection particulière pour les personnes âgées?

«J'ai eu moi-même des grands-parents qui ont vécu très vieux. Je les ai beaucoup connus, côtoyés et aimés. Je pense que ça vient de là. Ma grand-mère avait beaucoup de sœurs et frères. Pareil pour mon grand-père. Je pense que cette affection vient de mon enfance. Quand je les écoutais parler, se raconter leurs souvenirs, me raconter la guerre, cela m'a beaucoup touché.»

Qu'est-ce qui vous intéressait dans la relation entre Clara et Clément?

«Je me demandais jusqu'où cet amour filial pouvait aller. Et ce qui m'intéressait également, c'étaient ces espèces de secrets lourds de chacun, qui vont se confronter.»

Ils ont en effet un passé lourd: la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi avoir choisi ce point en commun?

«Je me suis toujours demandé ce que cela pouvait faire à une personne de ma génération d'avoir un grand-père collabo. Est-ce qu'on le sait ou pas? Si c'est le cas, ce qui est sûr, c'est que cela doit être un poids très lourd à porter.»

Vos deux personnages sont en réalité en quête d'amour.

«Quand j'ai commencé à écrire mon livre, je devais l'être un peu aussi. Je suis assez sensible à ce que l'on peut appeler les grands sentiments et la bienveillance. J'avais envie de voir renaître Clara dans le regard de Clément, voir comment on peut s'épanouir dans le regard bienveillant de quelqu'un.»

L'amour qu'ils vont avoir l'un pour l'autre est particulier.

«Clément va devenir le grand-père de Clara, et Clara la petite-fille qu'il n'a jamais eue. Ils vont s'apporter mutuellement le pardon et une forme d'absolution, et surtout beaucoup d'amour. Clément met Clara sur la voie de la vie. Il va l'aider à grandir.»

Clara est quelqu'un de tourmenté. Elle a beaucoup de mal avec les hommes.

«Elle va pouvoir lâcher ce qu'elle ressent comme une tâche pour enfin pouvoir se libérer de ce passé qui la ronge. Et pouvoir être belle au sens large du terme.»

En quelques lignes

Clément est un vieux monsieur qui vient dîner tous les lundis dans le restaurant de Clara, une jeune femme, à qui il lui commande le même plat à la même heure. Ils ne se connaissent pas. Mais quelque chose les attire l'un vers l'autre. «Un vieux qui déjeunait seul» raconte la tendre histoire d'une rencontre entre deux êtres blessés qui cherchent à se recréer une nouvelle famille. Léa Wiazemsky signe, avec ce récit, son premier roman où amour, émotion et tendresse sont au rendez-vous. Une rencontre intergénérationnelle sous fond des souvenirs de la Seconde Guerre mondiale.

"Le vieux qui déjeunait seul», de Léa Wiazemsky, édition Michel Lafon, 418 pages, 14,95€

Cote : 4/5

 

 

Ph. Natathalie Sanchez