Il y a 20 ans, Julie et Mélissa disparaissaient
Samedi 24 juin 1995, il y a 20 ans, deux fillettes disparaissaient à Grâce-Hollogne, en région liégeoise. Julie Lejeune et Mélissa Russo avaient 8 ans. Cet enlèvement a secoué toute la Belgique. L'affaire Dutroux venait de débuter.
La disparition s'est passée un samedi, il y a exactement 20 ans. Vers 17h, les deux fillettes partent se promener jusqu'au pont enjambant l'autoroute Liège-Namur, une balade de 500m. Elles n'en reviendront jamais. Leurs corps sans vie seront retrouvés 14 mois plus tard à Sars-la-Buissière, enterrés dans le jardin d'une maison appartenant à Marc Dutroux. Face à une opinion publique plus remontée que jamais, l'affaire au retentissement inouï a révélé les nombreuses carences de l'appareil judiciaire. On lui doit des réformes qui ont sensiblement changé l'organisation de la police et de la justice.
Les condamnations
Marc Dutroux a été condamné le 22 juin 2004 par la cour d'assises d'Arlon à la réclusion à perpétuité avec mise à disposition du gouvernement pendant dix ans. Il a notamment été reconnu coupable de l'enlèvement, la séquestration et le viol de Julie et Mélissa, An Marchal, Eefje Lambrecks, Sabine Dardenne et Laëtitia Delhez ainsi que de l'assassinat des quatre premières et de Bernard Weinstein. Sa femme, Michelle Martin, a écopé de 30 ans de prison et son complice Michel Lelièvre de 25 ans. Michel Nihoul, un homme d'affaire bruxellois, s'en est sorti avec cinq ans de prison pour trafic de drogue et association de malfaiteurs.
Et aujourd'hui ?
Vingt ans après l'enlèvement de Julie Lejeune et Mélissa Russo, Marc Dutroux, l'auteur principal des faits, est toujours derrière les barreaux. Ses chances de sortie sont minces. Michel Lelièvre, son complice, est lui aussi incarcéré mais a déjà bénéficié de sorties pénitentiaires. Il ne désespère pas de voir ses demandes de libération conditionnelle aboutir, à l'instar de Michelle Martin, l'ex-épouse de Marc Dutroux sortie de prison en 2012.
Michelle Martin a quitté la prison de Berkendael le 28 août 2012, après 16 ans d'enfermement et un arrêt de cour de cassation estimant conforme à la loi la décision du tribunal de l'application des peines (TAP) de la libérer sous conditions. La condamnée a séjourné deux ans et demi au monastère des Clarisses à Malonne. Les sœurs devant déménager en juillet à Woluwe-Saint-Pierre, elle s'est ensuite installée, en avril dernier, dans la propriété floreffoise de Christian Panier, l'ancien président du tribunal de première instance de Namur.
Michel Nihoul, quant à lui, est sorti de prison en 2006. Il avait été blanchi pour tous les faits liés aux enlèvements d'enfants. Il a depuis fondé une asbl d'aide aux justiciables et a publié un livre autobiographique intitulé «Taisez-vous!».