Les jeunes hommes à revenus modestes et divorcés seraient les plus sensibles à l'addiction au jeu

par
ThomasW
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En 2014, 4.141 personnes ont volontairement demandé à être exclues du jeu de hasard, indique le rapport annuel de la Commission des jeux de hasard, publié mercredi. Environ 280.000 personnes sont exclues en Belgique. L'individu de sexe masculin, jeune avec un statut socio-économique modeste, séparé-divorcé avec des traits impulsifs est le profil à risque du joueur pathologique, explique Mélanie Saeremans, psychologue et coordinatrice de la Clinique du jeu et autres addictions comportementales (CHU-Brugman).

Le jeu pathologique est caractérisé par "une envie de jouer qu'on ne peut pas réprimer malgré toutes les conséquences négatives", indique la psychologue. "Habituellement, on remarque également le besoin d'augmenter sa fréquence de jeu et une nervosité lors de ces tentatives de reprise de contrôle ou lorsque la personne ne peut s'adonner à sa pratique." L'augmentation des mises est un signe de comportement à risque. "Il arrive de jouer plus d'argent et plus souvent, dans l'espoir de 'se refaire'. Le risque de passer à un jeu pathologique est alors augmenté", note Mélanie Saermans.

La dépendance aux substances psychotropes, les troubles dépressifs et troubles de personnalités peuvent favoriser les comportements pathologiques. Pour la spécialiste, les jeux en ligne apparus ces dernières années touchent davantage les populations vulnérables, comme les jeunes et les femmes, habituellement moins enclines à fréquenter les lieux de jeu.

En tout, environ 280.000 personnes sont exclues du jeu en Belgique, que ce soit dans des salles de jeu ou en ligne. Depuis 2004, 22.000 personnes ont demandé à être exclues et 122.500 personnes surendettées et donc plus vulnérables sont automatiquement écartées, indique la Commission des jeux de hasard. Les autres exclusions concernent la justice ou la police notamment. La Clinique du jeu et autres addictions comportementales (CHU-Brugman) accompagne les joueurs dans un travail psychothérapeutique pour leur permettre de gagner en autonomie et abandonner le jeu. Face à la crainte de la stigmatisation et à la honte qu'ils peuvent ressentir, une aide gratuite est également disponible en ligne.