Les vacances, une nécessité pour 58 % des travailleurs belges

par
ThomasW
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Les vacances sont une nécessité pour 58% des travailleurs, afin de faire retomber la pression du travail et de la vie privée, et pour recharger les batteries. Un travailleur sur trois y part en effet dans un réel état d'épuisement. Pourtant, près d'un sur deux entretient encore des contacts avec le travail durant ses congés, un sur trois lit ses e-mails et/ou décroche avec difficulté de son travail, ressort-il mardi d'une enquête du prestataire de services RH Tempo-Team réalisée sur un échantillon représentatif de 400 travailleurs.

Deux travailleurs sur trois éprouvent une forte pression au travail et un sur trois déclare ne pas parvenir à se détendre totalement après sa journée de travail, ni même le week-end. Une personne sur trois ne prend pas assez de pauses durant sa journée. En outre, 51% ne peuvent pas les choisir eux-mêmes, 47% les prennent seuls et 42% parlent surtout du travail pendant les pauses, selon l'étude. Or les travailleurs sont beaucoup plus efficaces quand ils prennent une pause et s'oxygènent le cerveau. "Il faut scinder suffisamment travail et vie professionnelle d'un côté, temps libre, loisirs et vacances de l'autre. Les employeurs doivent veiller à accorder suffisamment de possibilités et de temps de repos ainsi que de décompression pendant et après les heures de travail. (...) Les travailleurs, eux aussi, doivent apprendre à gérer correctement la pression", explique Joris Trog, conseiller en prévention chez Tempo-Team. Cependant, 40% des répondants envisagent positivement cette pression professionnelle, parce qu'ils prennent du plaisir dans leur emploi.

Pour la moitié des travailleurs sondés, les vacances sont indispensables afin de recharger les batteries. Un tiers des répondants en a besoin parce qu'ils sont épuisés d'une longue année de travail. Deux tiers réclament surtout des congés courts, le reste aspirant à des vacances plus longues. "Les études montrent que celui qui ne prend pas de vacances finit par souffrir de problèmes de santé, parfois des années plus tard. Le plus important, lors des périodes de stress intense, est d'obtenir suffisamment de reconnaissance et de soutien de la hiérarchie, des collègues et de la famille, et assez de sources d'énergie, par exemple des activités sportives ou de détente entre amis ou collègues", commente le professeur Marijke Verbruggen de la KULeuven.

Même en vacances, près de la moitié des gens gardent des contacts occasionnels avec le travail et un tiers lit régulièrement ses e-mails. Un tiers des sondés déplore de ne pas pouvoir déconnecter totalement du travail pour se détendre sereinement. Pour ne pas être dérangés, la moitié des salariés préfère partir sans GSM ni ordinateur. Mais, d'après l'étude de Tempo-Team, le stress est toutefois grand au moment de reprendre le quotidien, parce que, dans trois quarts des cas, le travail s'est accumulé. "Les vacances aident à recharger les batteries, mais en soi, elles ne sont pas nécessairement salvatrices. Tout dépend de ce que l'on y fait et comment. Les vacances actives avec de nombreux contacts sociaux et du sport sont plus réparatrices que ne rien faire du tout. L'intensité des vacances prime d'ailleurs sur leur durée", confie encore Mme Verbruggen.

Près d'un travailleur sur deux affirme, enfin, que de longues interruptions de carrière s'avèrent nécessaires pour pouvoir travailler plus longtemps. La majorité des répondants regrette ainsi que le crédit-temps pour ce genre d'interruption de travail ne soit plus encouragé ni soutenu par les autorités.