Un million de dollars pour «le meilleur professeur du monde»

par
Laura
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Un million de dollars pour «le meilleur professeur du monde»: tel est le montant promis par une riche fondation dédiée à l'éducation au gagnant d'un concours international qui a pour objectif de valoriser le métier d'enseignant.

Une deuxième édition

Les candidats, professeurs du public ou du privé, de la maternelle à la fin du lycée, peuvent s'inscrire du 29 mai au 10 octobre en remplissant un dossier sur le http://www.globalteacherprize.org/fr/. Le concours organisé par la fondation Varkey, qui se tient pour la 2e année, est ouvert aux professeurs de tous les pays.

Parmi les critères retenus par le jury figurent l'utilisation de «pédagogies innovantes et efficaces et produisant des résultats tangibles sur l'apprentissage des élèves», «la reconnaissance des accomplissements du professeur dans la classe par ses élèves, collègues et autres membres de la collectivité», «la participation à des débats publics sur le métier d'enseignant via des articles, blogs, conférences», etc.

Des réseaux d'écoles privées

La fondation a été créée par la famille Varkey, des Indiens immigrés dans les années 50 aux Emirats arabes unis, alors protectorat britannique. Ils y font fortune en créant des réseaux d'écoles privées, au début destinées aux enfants des expatriés occidentaux ou du sous-continent indien venus dans le Golfe après le boom pétrolier.

Le groupe, baptisé GEMS, détient et gère aujourd'hui des dizaines d'écoles privées dans quelque 70 pays, dont la Grande-Bretagne, selon le site de la société. La fondation travaille dans le secteur de l'éducation: elle accorde des bourses à plusieurs associations, forme des professeurs en Afrique (Ouganda et bientôt Ghana) et promeut le métier d'enseignant. C'est dans le cadre de ce troisième volet qu'elle a lancé en 2014 le prix du «meilleur professeur du monde».

Une Américaine comme première lauréate

«On connaît tous des noms d'avocats, de chefs d'entreprise, de personnalités dans le secteur des nouvelles technologies, mais il y a peu d'enseignants suffisamment célèbres pour servir de modèle» à la jeune génération, regrette Vikas Pota, directeur de la fondation, lors d'un entretien avec l'AFP. Une étude conduite par ses services il y a trois ans dans plusieurs pays montrait qu'en France, moins d'un tiers des parents encourageraient leurs enfants à s'engager dans cette profession si ces derniers en exprimaient l'envie.

Le gagnant de la première édition, annoncé en mars 2015, est une enseignante américaine, Nancie Atwell, qui enseigne dans une école du Maine une méthode innovante pour encourager les élèves à lire et améliorer leur expression écrite. Elle a fait don du prix à son école. Parmi les dix finalistes figuraient deux Américains, un Cambodgien, un Haïtien, un Afghan, un Anglais... Ils ont été départagés par un panel d'une soixantaine de personnalités, des professeurs, scientifiques, chefs d'entreprise, journalistes et même l'acteur américain Kevin Spacey, qui selon Vikas Pota s'intéresse de près aux questions éducatives.

«L'excellence dans une salle de classe»

Le prix «n'a pas vocation à récompenser un travail humanitaire», précise Vikas Pota. «Il récompense l'excellence dans une salle de classe». Des prix saluant «le meilleur prof» existent dans plusieurs pays, mais celui de la fondation Varkey est le plus richement doté et le seul à accepter des candidatures du monde entier.

Si la fondation souhaite revaloriser le métier d'enseignant avec ce type de concours international, Vikas Pota admet bien évidemment que d'autres facteurs entrent en jeu, dont le statut, le salaire, les conditions de travail... Reste à savoir si les professeurs belges se laisseront tenter par l'aventure, ce genre de distinctions ne correspondant pas à la culture du milieu enseignant dans l'Hexagone.

Ph: Facebook Global Teacher Prize