'Petit-fils d'Algérie': Par les racines

par
Laura
Temps de lecture 1 min.

Plusieurs auteurs de bande dessinée ont travaillé récemment sur les racines de leur famille en Algérie alors française. Tantôt en usant de la fiction (Fred Neidhart dans «Les pieds noirs à la mer»), tantôt en évoquant un voyage sur les lieux du passé familial (Olivia Burton dans «L'Algérie c'est beau comme l'Amérique»). Joël Alessandra a suivi plutôt la seconde voie en signant ce magnifique carnet de voyage, dont une version abrégée fut publiée dans la revue XXI. Petit-fils d'Italiens naturalisés français par la suite, le dessinateur-baroudeur («Retour au Tchad», «Ennedi, la beauté du monde») revient à Constantine, la peur au ventre de découvrir la réelle vie de sa famille. Était-il des coloniaux sans pitié pour les locaux? Et s'ils avaient fait partie de l'OAS? Bonheur et drame s'imbriquent paradoxalement dans cette histoire de famille traitée avec émotion et une volonté de revenir sur les faits. L'aquarelle illustre joliment le souvenir, vaporeux mais aussi joyeux, et l'impression laissé par un pays qui en a vu bien d'autres depuis les accords d'Évian, signant l'indépendance algérienne. Alessandra souhaitait jouer les chaînons de la transmission d'une histoire qu'il n'a pas connue, rôle d'une génération qui n'a connu l'histoire que par les souvenirs difficiles des aïeuls, quand ils n'étaient pas tus.

«Petit-fil d'Algérie», de Joël Alessandra, éditions Casterman, 128 pages, 19 € 4/5