Quand le texte illustre le dessin

Dessinateur, graveur, illustrateur et écrivain, l'Autrichien Alfred Kubin (1877-1959) fait partie de ces artistes qui restent méconnus, même après avoir eu les honneurs du MoMA de New York. En moins de 100 pages petit format et dix textes courts, son inclassable «Cabinet des curiosités» parvient pourtant à démontrer toute l'étendue de son talent visionnaire. À la fois fantastiques, poétiques et truffées d'humour noir, ces nouvelles tenant du conte illustrent en effet les dessins préalablement esquissés par l'auteur, apportant ainsi une nouvelle dimension à la littérature et à l'art graphique. Mettant en scène une chasse au vampire, un vieux vagabond ou encore un pari stupide, ces récits extra small bénéficient en outre d'un style ciselé, à la hauteur du coup de crayon de l'artiste.

«Le Cabinet des curiosités», d'Alfred Kubin, éditions Allia, 96pages, 6,20 € 3/5