Bientôt une première ambassadrice d'Iran depuis 1979 ?

par
Laura
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Le gouvernement iranien va nommer une femme à un poste d'ambassadeur pour la première fois depuis le début de la République islamique en 1979, selon des informations de la presse qui n'ont pas été confirmées officiellement mercredi. La prochaine nomination de la porte-parole de la diplomatie iranienne, Marzieh Afkham, comme ambassadrice dans un pays d'Asie a été annoncée par plusieurs médias sans citer de sources officielles.

Interrogée mercredi, Mme Afkham a répondu qu'elle ne commentait «pas les rumeurs». «Les nominations au sein du ministère des Affaires étrangères ont lieu à un certain stade, après avoir suivi les procédures nécessaires», a-t-elle précisé, citée par l'agence officielle Irna. Mme Afkham, qui travaille au sein du ministère des Affaires étrangères depuis une trentaine d'années, avait été nommée porte-parole fin août 2013, déjà une première pour la République islamique.

Accession au sommet difficile

Le président Hassan Rohani, qui a nommé deux femmes à des postes de vice-président, s'était alors félicité de cette nomination qui faisait partie d'une «campagne d'émancipation et d'élévation des femmes en Iran». Mais des députés ultraconservateurs avaient fait part de leurs réticences à voir une femme à ce poste. Son prédecesseur Mahmoud Ahmadinejad avait nommé en 2009 une femme à la tête du ministère de la Santé avant de la révoquer en 2013. Il avait proposé plusieurs autres femmes comme ministres mais le Parlement, contrôlé par les conservateurs, avait refusé de leur accorder sa confiance.

Auparavant, l'ex-président réformateur Mohammad Khatami avait nommé en 1997 Massoumeh Ebtekar comme vice-présidente chargée de la protection de l'environnement, poste qu'elle a retrouvée sous M. Rohani. Elle avait été la porte-parole des étudiants iraniens lors de la prise d'otages à l'ambassade des Etats-Unis en 1979.

Malgré un statut plus enviable que dans d'autres pays de la région, les Iraniennes font face à des lois qui les désavantagent dans les questions de mariage, de divorce ou d'héritage. Elles peuvent être députée et même ministre, mais n'ont pas accès aux fonctions de juges, et aucune n'a été autorisée à se présenter à la présidentielle depuis 1979.