Basejump : Sensations fortes dans les fjords

par
Camille
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Prenez quelques adeptes de sports extrêmes, notamment de basejump et de highline. Ajoutez-y quelques artistes, clown, acrobates… Mettez le tout dans un bus aménagé, et lancez-le sur les routes. Direction la Norvège, et notamment les falaises vertigineuses qui entourent les fjords du pays nordique. Vous obtenez les Flying frenchies, un collectif à la recherche d'aventures déjantées et de sensations fortes. La dernière expédition du groupe est partie avec un objectif bien précis : installer une catapulte au sommet d'une falaise norvégienne, pour propulser dans les airs six basejumpers.

Avant de partir, il a fallu concevoir une catapulte transportable. Tancrède Melet, qui sera le premier à expérimenter l'engin, a mis à profit ses compétences d'ingénieurs. « On a pris deux mois pour préparer ça. A la fin, on a fait des essais, et ça fonctionnait. Après, il restait à savoir si notre corps aller supporter les 10G d'accélération fournis par la nacelle », explique-t-il. « On s'est renseigné auprès de médecins spécialisés, car il n'aurait pas fallu tomber dans les pommes avant d'avoir ouvert le parachute. »

Sports extremes...

A l'été 2013, ils sont une vingtaine à prendre la route. Acrobate, musicien, ingénieur, cuisinier, clown, Athlète… Chacun apporte ses compétences. Pendant un mois, ils jouent avec le vide. Les musiciens jouent au bord des falaises, pour accompagner les danseurs verticaux, suspendus au bout d'une corde pour effectuer leur chorégraphie sur la paroi. Des circassiens activent une bascule coréenne pour envoyer des basejumpers vers le vide. « C'est un peu décalé... Quand ils voient ça, les gens qui passent se demandent ce que ça fout la », s'amuse une des membres du collectif.

« Le fjord de Kjerag a servi de décor à nos expérimentations artistique » reprend Tancrède Melet. Pour lui, pas question de se contenter des pratiques sportives extrêmes. « Je ne suis pas intéressé par la performance. Ce qui m'intéresse, c'est de toucher à tout, d'expérimenter, et de construire des combinaisons artistiques », souligne-t-il. En somme, il s'agit de mettre le basejump au service d'un ensemble artistique.

...et esthétisme

Le film Retour aux fjords, qui retrace l'aventure norvégienne, offre ainsi de superbes plans : succession de basejumpers qui passent à pleine vitesse seulement quelques mètres au-dessus du bus avant d'ouvrir leurs parachutes, saltos et équilibres en bord de falaises, et, inévitablement, le roulé boulé des corps précipités dans le vide. Sans oublier le vol final des basjumpers catapultés au-dessus d'un bras de mer turquoise.

« Ces pratiques offrent de nouvelles possibilités artistiques », estime Tancrède Melet. Il espère en faire la preuve sur un site où le public pourrait venir admirer des acrobates jouer avec le vide, mêlant sports extrêmes et arts du cirque. Mais que les artistes peu coutumiers de ces activités se rassurent. « Ces sports contiennent une part de danger. Mais conduire sur une route fréquentée a aussi sa part de risque. Ce qui compte, c'est de respecter scrupuleusement les consignes de sécurité, s'adapter aux conditions climatiques… Et, par-dessus tout, rester toujours extrêmement concentré. »