L'Iran veut faire des femmes des "machines à faire des enfants"

par
Laura
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Deux projets de loi pour relancer la natalité en Iran risquent de réduire les femmes à des "machines à faire des enfants", a dénoncé mercredi Amnesty International, en appelant les autorités à "déchirer" ces textes. Le projet de loi "sur la population et l'exaltation de la famille", qui doit être examiné au Parlement, rendrait plus difficile l'accession à un emploi pour les femmes incapables ou pas désireuses d'avoir un enfant. Car il obligerait les sociétés publiques et privées à embaucher en priorité pour certains postes les pères de famille, puis les hommes mariés sans enfant, et les mères de famille, selon Amnesty. Il rendrait aussi la procédure de divorce plus compliquée et limiterait l'action de la police et de la justice dans les conflits familiaux, ouvrant la voie à un risque accru de violences domestiques.

Bloquer l'accès à la contraception

Un autre texte "pour empêcher le déclin de la population" veut interdire la stérilisation et bloquer l'information et l'accès à la contraception, alors que l'avortement est interdit en Iran sauf pour des cas particuliers. Le texte a été voté par les députés en juin 2014, mais des amendements sont toujours en discussion. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a demandé l'an dernier aux autorités de prendre des mesures afin d'augmenter le nombre de naissances, pour doubler la population de 77 millions actuellement à 150 millions d'ici 50 ans. Les responsables s'alarment également du risque de vieillissement de la population.

Des femmes diplômées qui ne travaillent pas

En Iran, les étudiantes sont majoritaires à l'université mais seulement 10% de la population active féminine travaille, selon des statistiques officielles. Dans un rapport publié mercredi et intitulé "Tu procréeras: attaque contre les droits sexuels et reproductifs des femmes", Amnesty dénonce les deux textes de loi qui "piétinent les droits fondamentaux des femmes".