«Mein Kampf» va être réédité pour la première fois en Allemagne depuis la guerre
Contrairement à la croyance populaire, « Mein Kampf » n'a jamais été interdit en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. Le livre d'Adolf Hitler n'a simplement jamais été réimprimé, selon le Washington Post. Sur les 12,4 millions d'exemplaires imprimés avant 1945, quelques centaines de milliers ont survécu. Certains sont vendus chez des antiquaires, d'autres consultables dans les bibliothèques. A l'heure actuelle, La Bavière détient les droits d'auteur du livre. Mais le 31 décembre 2015, « Mein Kampf » passera dans le domaine public.
A cette occasion, l'Institut d'Histoire contemporaine Munich – Berlin prépare une réédition de « Mein Kampf ». Une équipe d'historiens est actuellement en train de préparer une version annotée du manifeste d'Hitler. Cette réédition comportera 2.000 pages. Dans celles-ci, les historiens expliqueront comment le Führer a emprunté certaines de ses opinions à d'autres sources et réfuteront toutes les allégations racistes, relate Slate.
En Allemagne, cette réédition suscite de nombreux critiques. D'autant plus que ce travail est financé par les contribuables allemands puisque c'est l'Etat qui finance l'Institut en charge du projet. « Je comprends que certains se sentent mal quand un livre qui a joué un tel rôle historiquement est à nouveau disponible. Mais d'un autre côté, je pense que c'est aussi une façon très utile d'enseigner et d'éclairer l'histoire. Il s'agira d'une édition accompagnée des commentaires appropriés, dans le but d'empêcher que ces évènements traumatisants arrivent à nouveau » explique le directeur de l'Institut.
La version annotée de « Mein Kampf » sera donc bien disponible en Allemagne courant 2015. Mais la Bavière a déjà annoncé qu'elle bloquerait tous les autres ouvrages qui diffuseraient le texte d'Hitler tel quel. En Belgique et en France, « Mein Kampf » n'est pas interdit à la vente. En 2012, plusieurs personnes s'étaient dites particulièrement choquées d'apercevoir « Mein Kampf » dans les rayons de la librairie Club dans le centre commercial Ville 2 à Charleroi. La direction du magasin avait à l'époque plaidé « une erreur ».
