Franck Dubosc revit ses 17 ans dans "Bis"

par
Laura
Temps de lecture 4 min.

Ces derniers temps, Franck Dubosc a rangé son costume de célibataire ringard pour des rôles, si pas plus sérieux, plus qualitatifs. Il le prouve encore dans cette comédie réalisée par Dominique Farrugia qui le propulse aux côtés de Kad Merad en 1986. Une période que l'acteur ne voudrait pas revivre.

Qu'est-ce qui vous a séduit dans le scénario ?

« En fait, j'avais envie d'être séduit. C'était tentant de tourner à nouveau avec Dominique Farrugia. Et puis, tourner pour la première fois avec Kad Merad, c'était une de mes envies. Donc, quand j'ai ouvert le scénario, j'avais très envie qu'il me plaise. Ce qui m'a plu, c'est que le script était drôle et émouvant en même temps. Au-delà du côté marrant de se retrouver dans le passé, j'avais un rôle moins clownesque que d'habitude, ce qui cadrait bien avec ce que je veux faire désormais. C'est la seule fois où je joue le rôle d'un homme ancré dans le réel et qui séduit réellement des femmes. »

C'est votre troisième collaboration avec Dominique Farrugia. Comment est-il derrière la caméra ?

« Il est très rieur, il fait beaucoup de bruit. On sait quand une prise est bonne avec lui. Mais, en tout cas, sur ce film-ci qui lui est plus personnel, on ressentait chez lui un peu plus d'anxiété, une envie de vouloir vraiment le réussir. Du coup, il y avait de notre côté une grosse envie de lui faire plaisir et de faire exactement ce qu'il voulait. »

Le film parle beaucoup d'amitié et de nostalgie. Vous êtes nostalgique de vos 17 ans ?

« Non, pas de mes 17 ans. Ma post-adolescence n'était pas ma meilleure période. Je me sentais seul, j'avais des boutons, je ne plaisais pas aux filles, je ne savais pas trop ce que je voulais faire. Je ne voudrais pas revivre cette période. Par contre, mon enfance, oui. Souvent, quand je retourne chez ma mère, je prends ma voiture et je vais tourner dans le quartier où j'habitais avant. Et là, j'ai une petite larme à l'œil. Jusqu'à mes 10 ans, c'est une période sans souci pour moi et pour mes parents, les problèmes arrivent après. J'ai la nostalgie de ce moment où tout va bien pour tout le monde. Sinon, si je devais revivre une période, je voudrais bien revivre mes 40 ans. »

Les années 80 vous-ont-elles marqué ?

« En fait, ce ne sont pas vraiment les années 80 en tant que telles qui m'ont marqué, c'est le fait que j'avais 20 ans. On vit chaque époque avec notre âge. On dit toujours ‘c'était mieux avant', ce n'est pas vrai, on était plus jeunes, c'est tout. Concernant la musique par exemple, il y a des tubes éternels et je me dis qu'aujourd'hui, je n'en vois pas, mais peut-être que c'est dans 20 ans qu'on les verra.»

Vous trouvez-vous des points communs avec Eric, votre personnage dans le film ?

« La coiffure (rires). Non, pas vraiment, j'étais moins sûr de moi à la période du BAC. Par contre, je suis plus proche du Eric plus vieux dans le film, même si je n'ai pas de restaurant et que je ne baise pas les serveuses. Quoique si j'en avais un, je le ferais sûrement (rires). »

Qu'est-ce que cette expérience vous a apporté par rapport à vos précédents films ?

« Je confirme certaines choses. Je confirme depuis deux ou trois films que je peux faire rire sans en faire trop, sans faire de grimace. Je me regarde de moins en moins donc je m'amuse de plus en plus. »

En quelques lignes

Eric (Frank Dubosc) et Patrice (Kad Merad), deux amis d'enfance, ne sont pas satisfaits de leur vie. Eric est propriétaire d'un restaurant de sushis. Divorcé, il enchaîne les conquêtes et a des problèmes avec le fisc. Quant à Patrice, il s'ennuie dans sa vie monotone de gynécologue rangé avec sa femme (Alexandra Lamy) et sa fille. Lors d'une soirée bien arrosée, les deux amis sont renvoyés en 1986. Ils se retrouvent dans le corps de leurs 17 ans. Heureux de retrouver cette époque d'insouciance, ils se disent que c'est peut-être l'occasion de changer de vie. Réalisé par Dominique Farrugia (« La Cité de la Peur »), cette comédie au premier abord un peu cheap se laisse petit à petit apprécier. Quelques très bons gags et dialogues font sourire. On est aussi nostalgiques en revoyant les walkmans, pubs, et autres vieux téléphones. L'alchimie entre Dubosc et Merad saute aux yeux rendant cette comédie, aux accents parfois dramatiques, attachante et émouvante.