Alcoolisés par l'homme, des ours risquent leur vie en Russie

par
Laura
Temps de lecture 1 min.

Victimes des hommes, deux ours luttent actuellement pour leur survie. Un problème mis en avant par la Big Heart Foundation, une association basée à Londres. qui tente de venir à bout des conditions de vie de ces gros mammifères nourris à l'alcool et à la malbouffe.

C'est en effet en Russie que deux ours se retrouvent derrière les barreaux d'une cage du restaurant Patskhu-Guria à Sotchi. Ces derniers, jugés trop gros pour être remis en liberté, sont depuis vingt ans les victimes de clients qui leur jettent de quoi les enivrer afin de se divertir lors de leur passage.

En manque de nourriture et de l'absence d'aide d'un vétérinaire, ils sont également entourés de verres brisés, de saletés et d'odeurs désagréables qui ne font que leur porter préjudice, peut-on lire sur le site de l'association. Un problème qui s'ajoute au fait que les visiteurs se garent juste devant eux en les aveuglant avec "les lumières de voitures" comme l'explique Anna Kogan, à l'origine de l'association. Résultat ? L'un d'entre eux serait aveugle et le second pourrait à peine voir.

Bien que Dzhenkis Uzaroshvili, propriétaire du restaurant, affirme "la bière est bonne pour eux en raison du climat à Sotchi", les deux ours risquent leur vie. Pour Anna Kogan, ces derniers "ont une réaction plus forte à l'alcool que les humains, ils peuvent mourir". Les deux ours ne peuvent pourtant pas intégrer une structure de désintoxication en raison de leur dépendance à l'alcool, "il est très coûteux de s'occuper d'ours dans cet état, et de nombreux centres n'ont tout simplement pas les fonds", explique Madame Kogan. D'ailleurs "il y a une faible chance qu'ils survivent au traitement" rajoute-t-elle. Un problème qui n'en est pas vraiment un pour le propriétaire qui aurait déclaré que l'agissement des visiteurs avec les ours n'était pas "sa préoccupation".

La Big heart Foundation affirme pourtant qu'une manifestation avec plus de cent personnes avait été organisée en 2012 avec des militants locaux, suite à laquelle une enquête avait été ouverte. Aucune suite n'aurait pourtant finalement été donnée. Un problème lié à la législation limitée en matière de bien-être animal dans le pays, selon The Independent.

Le traitement affligé aux deux ours, dans ce cas précis, serait pourtant considéré comme de la cruauté envers les animaux dans le code pénal russe affirme Lyudmila Martynova, avocate de Sotchi. Bien que le retrait des deux animaux soit tout à fait légal, aucun des centres de réadaptation ne serait pourtant prêt à les accepter. Un cas particulier qui a touché Anne Kogan, qui, elle-même dans l'impossibilité de leur offrir une nouvelle maison, a souhaité attirer l'attention et peut-être trouver quelqu'un qui pourrait à leur tour leur venir en aide.

 

Ph: the Independent