Au Venezuela, la boîte de préservatifs coûte plus de 600 euros

par
ThomasW
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Depuis plusieurs mois, le Venezuela traverse une crise économique sans précédents. En effet, ce pays pétrolier d'Amérique du Sud est fortement touché par la chute des cours du brut. L'inflation annuelle s'établit à 63 % et le pays est au bord du gouffre. Les produits alimentaires, médicaux et tous les biens de consommation courante sont touchés par des pénuries récurrentes. Les Vénézuéliens qui voudraient acquérir des produits « occidentaux » comme une poupée Barbie doivent débourser 153 euros et 1.000 euros pour une paire de Nike. Mais le pays doit également faire face à une pénurie bien très inquiétante qui pourrait avoir des conséquences désastreuses, celle des préservatifs.

L'information a été révélée par Bloomberg Business. Cette pénurie de préservatifs et de contraceptifs frappe les pharmacies du pays depuis décembre. Le Venezuela compte l'un des taux de contamination du VIG les plus importants en Amérique du Sud. L'avortement y est illégal et le pays a aussi le plus fort taux de grossesses adolescentes après la Guyane. Un responsable de l'association Planned Parenthood a déclaré : « La disparition de moyens de contraception conduit à l'augmentation du nombre de morts chez les femmes, poussant de plus en plus de femmes enceintes à accoucher dans des cliniques clandestines. Un manque de préservatifs a aussi un impact sur l'économie sur le long terme puisqu'il conduit des jeunes femmes à quitter l'école ou le marché de l'emploi ».

Les magasins sont vides et la population doit se tourner vers les sites Internet et vers le marché noir pour accéder à ces biens "rares". Le site mercado libre, sorte d'Ebay local, propose des boîtes de 36 préservatifs au prix de 4.760 bolivars (660 euros), un montant équivalent au salaire minimum du pays. Sous le manteau, au marché noir, la même boîte est nettement moins coûteuse puisqu'elle est proposée au prix de 25 dollars. Pour cela, il faut pouvoir payer avec des billets verts américains, mais les devises étrangères sont rares et font l'objet de nombreux trafics. Pour la majorité de la population, il est donc impossible d'acheter des préservatifs et un véritable désastre humanitaire guette le Venezuela.