Gangster malgré lui

par
Jerome
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Peut-on réaliser le rêve américain et être, en même temps, plus catholique que le pape? Seulement avec de solides œillères, comme le montre ‘A Most Violent Year', le troisième et à nouveau remarquable long métrage de J.C. Chandor (‘Margin Call'). Nous sommes en 1981, l'année la plus violente de l'histoire de la ville de New York. Le magnat du fioul de chauffage Abel Morales (Oscar Isaac) est sur le point d'étendre son empire, quand des braqueurs s'en prennent tout à coup à ses camions-citernes.

L'œuvre de ses concurrents? Et surtout, Abel peut-il sauver son honnête business sans se salir les mains? Chandor fournit la réponse par des moyens purement cinématographiques: l'atmosphère et le look de ‘A Most Violent Year' renvoient clairement au ‘Parrain' (‘The Godfather'). Abel est un bandit contre son gré, un chevalier blanc qui est prisonnier d'un film de gangsters. Chandor évoque aussi le Sidney Lumet de la grande époque: un thriller moral sur le fil du rasoir. Ajoutez-y les excellentes interprétations de deux des acteurs les plus talentueux de cette génération -Jessica Chastain (‘Zero Dark Thirty') et Oscar Isaac (‘Inside Llewyn Davis') -, et vous obtenez un des meilleurs films de ce printemps.