Entre 3.000 et 5.000 Européens sont partis faire le jihad

par
Laura
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Le directeur d'Europol a déclaré mardi, à Londres, qu'entre 3.000 et 5.000 Européens sont partis faire le jihad dans des pays comme la Syrie et qu'ils pourraient représenter une menace de retour chez eux, mardi à Londres. "Nous parlons de quelque 3.000 à 5.000 citoyens de l'UE (Union européenne)", a souligné Rob Wainwright, alors qu'il était interrogé par la commission des Affaires intérieures du Parlement britannique sur le nombre de personnes qui ont quitté l'Europe pour aller se battre au Proche-Orient.

Et selon lui, ces personnes, des jeunes hommes en majorité, représentent un danger pour la sécurité de leur pays d'origine, s'ils y reviennent. "Clairement, nous avons affaire à un grand nombre, principalement de jeunes hommes, qui ont le potentiel de revenir et le potentiel, ou l'intention et la capacité de mener des attaques comme celles à Paris la semaine dernière", a-t-il dit.

30% de retour

Selon lui, Europol a déjà rassemblé les noms de 2.500 suspects auprès des services des différents pays de l'UE. Le coordinateur de l'UE pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, a déclaré que selon les données en sa possession près de 3.000 Européens se sont enrôlés dans les groupes jihadistes en Syrie ou en Irak, dont 30% sont revenus dans les pays de l'UE. M. Wainwright a signalé que "les médias sociaux constituaient un outil de recrutement" ainsi qu'un "outil de propagande", estimant qu'internet était utilisé de manière "bien plus agressive, bien plus imaginative" qu'avant. "Nous devons avoir une collaboration plus proche et plus productive entre les autorités et les entreprises technologiques", a-t-il ajouté, se faisant l'écho d'une revendication au niveau national britannique mais aussi français.

Le parcours des terroristes

Saïd Kouachi, l'un des deux frères responsables de l'attentat contre le magazine satirique français Charlie Hebdo, a fréquenté une université fondamentaliste au Yémen avant de s'entraîner au maniement des armes avec Al-Qaïda. En 2013, il a participé, armes en main, avec de nombreux autres étudiants étrangers, à la défense du centre salafiste de Dammaj, dans le nord du Yémen, attaqué par des miliciens chiites.

Son frère Chérif a fait partie de "la filière des Buttes-Chaumont" à Paris, qui visait à envoyer des jihadistes dans les rangs de la branche irakienne d'Al-Qaïda, dirigée à l'époque par Abou Moussab al-Zarkaoui. Formé en France au maniement de la kalachnikov, il avait toutefois été interpellé en 2005, juste avant de s'envoler pour l'Irak.