Fusillade chez Charlie Hebdo: 12 morts dont Cabu, Charb, Tignous et Wolinski

par
Laura
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Cabu, Charb, Tignous et Wolinski, quatre dessinateurs historiques tués chez Charlie Hebdo. Des coups de feu ont été tirés mercredi en fin de matinée au siège du journal Charlie Hebdo boulevard Richard-Lenoir dans le XIème arrondissement de Paris. Le bilan est actuellement de douze morts dont deux policiers ainsi qu'une vingtaine de blessés, quatre étant considérés comme des cas "d'urgence absolue", selon le procureur de la république de Paris, François Molins. Le plan Vigipirate a été relevé au niveau "alerte attentats", le plus élevé.

Le siège de Charlie Hebdo avait déjà été visé en novembre 2011, après un numéro spécial intitulé "Charia Hebdo" et contenant notamment une caricature de Mahomet, par des cocktails Molotov. L'incendie avait alors contraint la rédaction à trouver refuge durant plusieurs jours dans les locaux de "Libération".

Le massacre

Le siège de l'hebdomadaire satirique "Charlie Hebdo", à Paris, a été la cible d'une trentaine coups de feu à l'arme automatique mercredi matin, rapportent plusieurs médias français. Les employés du journal se sont réfugiés sur le toit du bâtiment, selon un cliché posté sur Twitter par le journaliste Martin Boudot, qui précise que les auteurs sont deux hommes encagoulés.

"Ça a crié dans la rue. On a appelé la police" raconte Benoit Bringer, journaliste d'une agence de presse dont les locaux sont situés juste en face des bureaux de Charlie Hebdo et repris par France Info. "Au bout d'une dizaine de minutes, on a vu deux personnes cagoulées dans la rue. Il y a eu encore des tirs pendant quelques minutes".  

"On a entendu un grand "boom" donc on est venu à la porte. On a vu quelqu'un qui a ouvert la porte de notre bureau d'un seul coup, avec une carabine, nous on s'est mis en arrière. Un homme est rentré et a demandé Charlie Hebdo. Après il est parti, on a entendu  des coups de feu, on est venu à la fenêtre, il y avait deux hommes armés, ils parlaient un mauvais français, ils criaient dehors, ils ont encore tiré. Après j'ai vu quelqu'un sortir de l'immeuble avec les mains en sang, il a dit que son collègue était blessé, qu'il avait pris une balle".  Contacté par l'AFP, le dessinateur de Charlie Hebdo, Luz, assure qu'il y a plusieurs victimes.

Le journaliste Martin Boudot, de l'agence Premières Lignes a pu filmer une scène où l'on entend des coups de feu et des voix dont l'une d'entre elles criant "Allah Akbar". D'autres images circulent également sur le net. On peut apercevoir deux personnes tirer sur un policier avant de l'abattre d'une balle dans la tête rue Richard Lenoir, à proximité de la rédaction de Charlie Hebdo, alors qu'il était couché au sol.  "L'assaut a duré cinq minutes. Les assaillants parlaient parfaitement français et se revendiquaient d'Al-Qaïda. Ils ont tiré sur Charb, Cabu, Wolinski", a témoigné "Coco", une autre dessinatrice de l'hebdomadaire satirique.

 

 

 

Dernières informations

Le président de la République s'est rendu sur les lieux et qualifie la tuerie "d'acte terroriste". "Nous aurons à coeur de trouver des responsables" a-t-il ajouté. Selon François Hollande "plusieurs attentats terroristes ont été déjoués ces dernières semaines". Ce dernier s'adressera aux Français ce soir.

La voiture des auteurs, abandonnée, a été retrouvée porte de Pantin, dans le XIXe arrondissement de Paris. Sur une vidéo diffusée par plusieurs médias, deux hommes sortent des locaux du journal en criant "Nous avons vengé le prophète, nous avons tué Charlie Hebdo!". Au total, près de 3.000 policiers ont été mobilisés pour les retrouver. Le plan Vigipirate a été porté à son niveau maximal en Ile-de-France. Les écoles, lieux de culte et sièges de médias font notamment l'objet d'une protection renforcée. "J'ai adressé aux préfets un télégramme leur demandant de prendre toutes les précautions concernant les gares, les lieux de transports, les institutions,...", a détaillé M. Cazeneuve. Le ministre français de l'Intérieur confirme que les attaques ont été perpétrées par "trois criminels".

Le Conseil français du culte musulman (CFCM), instance représentative des musulmans de France, a condamné mercredi comme un "acte barbare" l'attentat sanglant d'inspiration islamiste contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo à Paris. L'Exécutif des musulmans de Belgique a également condamné les faits. "Cet acte barbare d'une extrême gravité est aussi une attaque contre la démocratie et la liberté de presse", affirme au nom des "musulmans de France" le CFCM, instance représentative de la première communauté musulmane d'Europe.

Les ambassades de France affichent un drapeau noir. A l'instar des autres ambassades de France dans le monde, un drapeau noir en signe de deuil a été posté sur le site internet de la représentation française en Belgique, a-t-on souligné mercredi à 16h30 à l'ambassade de France en Belgique. L'ambassade se dit bouleversée par cet acte d'une exceptionnelle barbarie et extrêmement touchée par les messages de sympathie de l'ensemble de la classe politique belge. L'allocution télévisée du président de la République française François Hollande prévue à 20h00 est attendue.

Le roi Philippe et la reine Mathilde ont présenté leurs plus vives condoléances au Président français à la suite de l'attentat perpétré mercredi dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo à Paris, a indiqué le Palais dans un communiqué. "En ces moments de deuil et de douleur, ils sont en pensées avec toute la nation française, et plus particulièrement avec les familles et les proches des victimes. Le Roi et la Reine leur souhaitent beaucoup de courage dans ces moments très éprouvants", écrit le Palais.

Au moins douze personnes sont décédées lors de l'attaque terroriste perpétrée mercredi en fin de matinée au siège du journal satirique Charlie Hebdo, situé dans le XIe arrondissement. Il s'agit d'ores et déjà de l'attentat le plus meurtrier en France depuis celui du boulevard du Temple en 1835, relève le quotidien français "Le Monde". Parmi les douze victimes figurent les dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski et Tignous, l'économiste Bernard Maris, et deux policiers. Les assaillants criaient "Allah akbar" et "affirmaient vouloir venger le prophète" Mahomet, a confirmé le procureur lors d'une déclaration à la presse.