"Rester jeune jusqu'à 100 ans" ou comment donner de la vie aux années

par
Laura
Temps de lecture 4 min.

S'il suffisait de se soigner avant de tomber malade pour garder une forme optimale? Une idée issue d'une médecine anti-âge bien connue de Didier Van Bruyssel. Journaliste spécialisé dans le médical, il livre ici le b.a.-ba de celle qui donne de la vie aux années et qu'il préfère qualifier de «longévitale».

Dans votre ouvrage vous faites l'apologie de la médecine longévitale et de la biologie fonctionnelle, en quoi cela consiste exactement?

«Le principe de la médecine longévitale, ou fonctionnelle, est de remplacer ce qui manque. Il y a une quinzaine d'années la biologie clinique, la prise de sang, s'est améliorée et a permis de faire le bilan de toute une série de substances vitales, ce qui permet d'avoir un bilan global des déficits éventuels dans telle ou telle substance vitale. L'objectif de la médecine longévitale est très simplement de remplacer ce qui manque sur base d'un équilibre de l'âge de 20 à 25 ans, c'est-à-dire quand tout fonctionne bien.»

Pourquoi la biologie fonctionnelle n'est-elle pas encore appliquée de manière plus importante dans notre société?

«Je pense que notre système occidental de sécurité sociale, et de formation des médecins, s'est orienté sur une médecine basée sur la maladie. On attend d'être malade pour aller chez le médecin. On devrait faire le contraire: aller chez le médecin quand on est bien portant.»

Pourquoi ne privilégie-t-on pas la prévention?

«Quand vous pensez à la sécurité sociale, vous êtes remboursés seulement quand vous êtes malades. La formation des médecins est faite par des professeurs qui, très souvent, ont leurs recherches payées par l'industrie pharmaceutique. Et l'industrie pharmaceutique fabrique des produits qui sont remboursés par la communauté.»

Notre société nous pousse-t-elle à agir de manière à accepter la vieillesse comme une fatalité?

«Je mets au début de mon livre un petit proverbe indien qui dit ‘Fais du bien à ton corps pour que ton âme ait envie d'y rester'. La société judéo-chrétienne dit exactement le contraire: ‘Mortifie ton corps pour aller au paradis'. Quand on fait cela, on a la rédemption. La vieillesse est un naufrage comme disait De Gaulle, c'est un naufrage normal et accepté.»

Est-ce quelque chose de tabou?

«On vit dans une société qui est basée sur un certain nombre de préceptes. On ne fait pas attention, on fume, on boit, on se stresse, on est malade, on doit prendre des médicaments… On s'en fout puisque c'est remboursé par la sécurité sociale. On déresponsabilise complètement l'individu par rapport à la gestion de son capital jeunesse.»

En prenant conscience des toxiques provenant de l'environnement et de notre alimentation, n'est-il pas utopique de croire qu'il est possible de les éviter et de vivre mieux?

«Il y a un certain nombre de règles à suivre. D'abord, il faut renoncer au renoncement, c'est-à-dire je me prends en charge. Confier à un médecin notre santé les yeux fermés en disant ‘Lui, il sait, moi je ne sais rien', c'est juste ce qu'il ne faut pas faire. Il faut collaborer avec le médecin à la réussite de votre santé.»

Y a-t-il dès lors vraiment un secret pour bien vieillir?

«Les secrets? Un bon équilibre physique, il faut bouger, il faut bien digérer, il faut bien se nourrir, se complémenter et veiller à un équilibre hormonal optimal, après il y a la toxicologie, etc. Il faut veiller à choisir de bons produits. Il y a des petits trucs à retenir qui sont faciles et pas chers avant de passer à la phase un peu plus coûteuse qu'est le bilan. C'est quand même 200 à 400 € la première année. Si vous faites un bilan sanguin normal, vous n'allez pas payer ce prix-là. C'est parce qu'il est remboursé que vous n'allez pas payer cher. C'est déresponsabilisant. Mais il faut investir là-dedans. À côté de cela, vous n'êtes plus malade, vous coûtez moins cher à la société.»

 

En quelques lignes

Et si le bonheur résidait dans le fait d'ajouter de la vie aux années plutôt que des années à la vie ? Une réalité possible grâce à la médecine longévitale et la biologie fonctionnelle. Lire dans notre sang, notre urine, nos selles et nos cheveux afin de nous traiter avant de tomber malade, voici la méthode mise en avant par Didier Van Bruyssel. Un ouvrage qui aborde la manière d'apprendre à préserver notre corps et à combattre les préjugés sur le vieillissement.

« Rester jeune jusqu'à 100 ans et plus », de Didier Van Bruyssel chez Robert Laffont, 461 pages, 22 €

Laura Sengler