Les voitures bruxelloises trop souvent immobiles

par
Nicolas
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Les habitants de la Région bruxelloise diversifient leurs modes de transport dans leurs déplacements. Si la part de la voiture a fortement diminué, l'automobile reste encore très utilisée mais reste trop longtemps immobile.

Marcher jusqu'à la gare, prendre le train, emprunter un Villo jusqu'au bureau, aller faire les courses en voiture. Les Bruxellois jonglent avec leur vie comme avec les transports. Selon une analyse approfondie du dernier baromètre bruxellois de la mobilité qui date de 2010 (Beldam), près de sept Bruxellois majeurs sur dix sont des utilisateurs mixtes des transports. Ils n'étaient que quatre en 1999 (étude Mobel).  Et trois de ces sept n'utilisent jamais de voiture, contre deux en 1999.

Une diminution non visible

L'automobile reste donc le mode de transport exclusif pour 30% des personnes interrogées, une baisse d'une vingtaine de points de pour cent en dix ans. Ce dont s'est réjoui Pascal Smets (sp.a), ministre bruxellois de la Mobilité lors de la présentation hier de ce troisième volet d'analyse de la mobilité interne à Bruxelles. Mais comme l'a relevé Michel Hubert de l'Université Saint-Louis et directeur de l'étude dévoilée hier, cette diminution ne se traduit pas visuellement dans l'espace public. Puisque les voitures restent en moyenne 98% de leur durée de vie stationnée, notent les auteurs de l'étude.

Des pistes d'action

Ils dénombrent trois pistes d'action: augmenter ou mutualiser l'offre de stationnement, agir sur la demande (via les voitures partagées par exemple) et agir sur le coût du stationnement. «Il faut rééquilibrer l'usage de l'espace public», a assuré Pascal Smets répétant le «consensus du gouvernement sur le développement du vélo. Si l'investissement dans les transports publics s'intensifie de 40 millions€ supplémentaires pour la Stib, le socialiste entend clairement développer l'usage du deux-roues. «On va investir dans des pistes cyclables sécurisées» séparées du trafic notamment sur la ceinture du Pentagone. «Trois Bruxellois sur cinq n'ont pas de vélo personnel, c'est problématique», a-t-il précisé, ajoutant espérer du changement avec la démocratisation du vélo électrique. Enfin pour repartager l'espace public, Pascal Smets examine le potentiel du carsharing ou encore le covoiturage.

Si les difficultés de mobilité à Bruxelles notamment aux heures de pointe sont aussi causées par l'afflux quotidien de navetteurs, cette étude démontre que du travail de sensibilisation reste à faire auprès des Bruxellois qui restent encore très friands de voitures notamment pour 30% des trajets directs domicile-travail ou domicile-lieu d'études.

Nicolas Naizy

Crédit: Belga / K. Van Accom