Shailene Woodley, de 'Divergent' à 'White Bird'

par
Jerome
Temps de lecture 4 min.

Shailene Woodley (22) est manifestement allergique aux allures de diva. Pas de poignée de main distante lorsque nous la rencontrons dans une chambre d'hôtel parisienne, mais un accueil vraiment chaleureux. L'actrice qui a connu une ascension fulgurante avec ses rôles principaux dans ‘Divergent' et ‘The Fault in our Stars' veut nous faire deux bises –nous sommes en France–, mais nous sommes tellement surpris par la spontanéité de cette idole des jeunes que nous nous retrouvons dans une sorte d'étreinte embarrassante. Woodley est ici pour promouvoir ‘White Bird in a Blizzard' (‘White Bird'), ce qu'elle fait avec un plaisir visible.

‘White Bird in a Blizzard' est une adaptation de roman du réalisateur culte Gregg Araki. Qu'est-ce qui vous a le plus attirée: la source d'inspiration ou la collaboration avec Araki?

«Gregg, absolument. Il y a cinq ans, je suis tombée amoureuse de ‘Mysterious Skin', et j'ai vu tous ses autres films après ça. Il est un des seuls réalisateurs américains à faire exactement son truc à lui et dit: ‘Fuck the system'. A cause de ça, il doit toujours gratter pour survivre, même s'il a déjà réalisé de nombreux films à succès. Heureusement, il bénéficie d'un peu plus de reconnaissance ici en Europe qu'en Amérique.»

Comment cela se fait-il?

«C'est dû, je pense, à la façon dont Gregg parle de sexualité dans ses films. En Amérique, vous avez deux types de films: soit ils sont très plats et extrêmes, soit ils font comme si le sexe n'existait pas. Gregg cherche un juste milieu entre les deux, une voie médiane, mais celle-ci est donc taboue. A fortiori quand il s'agit d'adolescents, comme si souvent dans ses films. Mais ce qu'il montre est quand même réaliste: les ados ont des désirs sexuels, ils sont confrontés à des poussées d'hormones non contrôlées. Mais beaucoup de gens préfèrent ne pas savoir ça.»

Ce film vibre de tension sexuelle, vous avez aussi quelques scènes de nudité. Les agents ou patrons de studio n'étaient-ils pas inquiets de votre image en tant qu'idole des jeunes? N'ont-ils jamais essayé de vous décourager de faire ce film?

«Non, ils me connaissent trop bien pour ça. (rires) Ils savent que je fais simplement ce dont j'ai envie. Nous avons en outre tourné ce film avant ‘Divergent' et ‘The Fault in our Stars'. Cela tombe bien finalement, car grâce à cela ‘White Bird' bénéfice de bien plus d'attention que cela n'aurait été le cas autrement.»

Le film parle entre autres du fait de grandir. Comment avez-vous vécu cela? Quand vous aviez le même âge que votre personnage Kat (17), votre carrière d'actrice tournait déjà à plein régime.

«Et pourtant j'étais une ado tout à fait normale, vous savez. C'est vrai, j'ai commencé tôt à travailler, mais finalement la plupart des ados ont un petit job. J'ai toujours continué à aller normalement à l'école aussi, avec tout ce que cela comporte habituellement dans une vie d'ado: aller au bal de fin d'année, faire le mur pour aller à une fête et y boire beaucoup trop... (rires) J'ai vraiment eu une jeunesse tout à fait normale. Cela ne devient bizarre que lorsque vous devez aller faire la promo de grands films comme ‘Divergent'. Dormir dans des hôtels de grand luxe où vous n'iriez jamais en temps normal, parler à des gens que vous ne rencontreriez jamais normalement...»

Comment vivez-vous toute cette attention? J'ai l'impression que, malgré la gloire, vous avez bien gardé les deux pieds sur terre.

«Eh bien, nous nous réveillons tous avec une mauvaise haleine, non? (rires) Les acteurs et actrices ne sont que des gens normaux, eux aussi. Cette célébrité, je n'y pense que quand on me pose des questions. Tout à l'heure, quand j'irai au restaurant avec une amie, j'aurai déjà oublié tout ça."

Mais peut-être pas les autres gens dans ce restaurant... En arrivant, j'ai vu une foule d'adolescentes qui vous attendaient à l'entrée de l'hôtel.

«(Chuchotant) C'est la raison pour laquelle on quitte l'hôtel discrètement par l'arrière! (rires) Non, honnêtement: je peux encore toujours me balader dans la rue normalement. Depuis ‘Divergent' et ‘Fault', les gens me reconnaissent un peu plus souvent, mais je ne suis pas poursuivie par des paparazzis ou ce genre de choses. Ce sont plutôt des mamans et des filles qui m'agrippent parfois pour échanger quelques mots. Cela ne me pose pas de problèmes, même si je me dis parfois en mon for intérieur: ‘Je voudrais simplement faire mes courses.' (rires)»