Coupe du monde féminine 2015: Les terrains synthétiques à l'origine d'une plainte pour sexisme

par
Laura
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Un groupe formé des meilleures joueuses professionnelles de football a saisi la justice canadienne pour forcer la FIFA et la fédération locale à revenir sur leur décision de tenir la Coupe du monde féminine sur des terrains synthétiques en 2015. Une vingtaine de joueuses, venant aussi bien des Etats-Unis, de France que du Brésil, ont déposé mercredi une plainte devant le Tribunal des droits de la personne d'Ontario car elles estiment que cette affaire constitue une discrimination sexuelle.

Le document, consulté jeudi par l'AFP, vise précisément Joseph Blatter, président de la FIFA, et Victor Montagliani, qui dirige l'Association canadienne de soccer (ACS). "Les plaignantes demandent à ce Tribunal d'ordonner à l'ACS et à la FIFA de fournir des surfaces de jeu en règles pour la Coupe du monde féminine de la FIFA qui se tient au Canada en 2015", est-il indiqué dans la plainte de 15 pages.

Les joueuses, parmi lesquelles figurent l'Allemande Nadine Angerer et l'Américaine Abby Wambach (élues respectivement footballeuse de l'année 2013 et 2012), s'adressent à ce Tribunal des droits de la personne car elles jugent que le choix de les faire jouer sur des terrains synthétiques, et non en gazon naturel, constitue une "discrimination" à caractère sexuel. "Alors que les Coupes du monde masculines et féminines antérieures ont eu lieu sur des terrains en gazon naturel, et que ce sera le cas pour les tournois masculins de 2018 et 2022, l'ACS et la FIFA ont décidé que le prochain tournoi féminin sera sur une surface synthétique", poursuivent-elles. Or, ce choix est "discriminatoire et blessant" et contrevient "aux propres règles" des deux fédérations, estiment les plaignantes.

Leur plainte est accompagnée d'une série de recommandations afin de modifier les pelouses des stades de Vancouver, Montréal, Moncton et Edmonton où doivent se tenir les matchs. Une porte-parole de l'Association canadienne de soccer a indiqué à l'AFP que leurs juristes étaient en train d'étudier cette plainte. "Nous allons nous abstenir de tout commentaire pendant ce processus", a fait valoir Michèle Dion.