Les veillées autour du feu à l'origine de la société actuelle ?

par
Belga
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Les histoires racontées le soir autour d'un feu de camp auraient aidé les cultures humaines au cours du temps à renforcer les traditions et à promouvoir l'harmonie et l'égalité du groupe, affirme une étude américaine sur les Bushmens de Kalahari en Afrique. Jusqu'alors les chercheurs s'étaient penchés sur l'impact de la cuisine pour le régime alimentaire et l'anatomie.

Mais "on savait peu de choses sur l'importance de prolonger la journée grâce au feu", une technique que les ancêtres des humains ont commencé à maîtriser il y a un million d'années pour l'utiliser régulièrement depuis 400.000 ans, explique Polly Wiessner, professeur d'Anthropologie à l'Université d'Utah et auteur de cette recherche publiée lundi dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des Sciences (PNAS). Ainsi, le feu a aussi permis d'avoir des activités sociales après la tombée de la nuit, qui ne perturbaient pas les travaux de subsistance de la journée.

Cette anthropologue a comparé 174 conversations au cours d'une période de 30 ans tenues de jour et durant des veillées autour d'un feu entre au moins cinq personnes, complétées par 68 textes de traduction. Elle a constaté que les conversations diurnes se concentraient surtout sur les activités économiques, en l'occurrence la chasse et les commérages. En revanche, les activités nocturnes, dégagées des tensions de la journée, étaient surtout consacrées au chant, à la danse, aux cérémonies religieuses et aux histoires captivantes racontées souvent à propos de personnes connues.

Selon cette chercheuse, les heures passées autour du feu de camp pourraient avoir contribué au développement des capacités cognitives humaines pour transmettre aux autres des pratiques culturelles, la compréhension des autres et à étendre la coopération bien au-delà des limites du campement.