Le méta-cinéma d'Olivier Assayas

par
Jerome
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Aucun art ne s'intéresse autant à lui-même que le cinéma. Poètes, musiciens, et peintres ont, en général, mieux à faire que de consacrer leur art à leur propre métier. Mais les cinéastes semblent ne jamais se lasser des films qui parlent de cinéma. Narcisses invétérés? C'est bien possible. Mais s'ils sont aussi intelligents qu'Olivier Assayas, cela ne nous pose pas de vrai problème. Dans ‘Sils Maria', le réalisateur français trace le portrait d'une actrice aguerrie qui se retrouve brusquement confrontée à son âge et au temps qui passe lorsqu'on lui propose un nouveau rôle au théâtre. Maria Enders (Juliette Binoche) avait été révélée par un rôle de jeune séductrice dans une pièce, mais là on lui demande de jouer le rôle de la femme mûre et pauvre victime dans la même pièce. Commence alors pour elle une lutte existentielle avec elle-même, son passé, une nouvelle génération d'actrices (incarnée avec un sens aigu de l'autodérision par Chloë Grace Moretz) et sa propre fidèle assistante (Kristen Stewart, plus intéressante dans ses films ‘post-Twilight'). Assayas estompe délibérément les limites entre l'actrice et le personnage, et invite ainsi le spectateur à découvrir lui-même les parallèles entre la réalité et la fiction. Du cinéma pour spectateurs aguerris.